À coups de pneus enflammés, des signaux de fumée noire
ont continué d’être envoyés hier à l’adresse de l’Électricité du Liban et du
ministère (absent) de l’Énergie, par des groupes de jeunes en colère exaspérés
par la longueur du rationnement de l’électricité. Alimentée par l’incurie même
des autorités publiques, la culture de l’impunité semble triompher.
C’est ainsi qu’à Doueir et Zahrani, comme sur la route Saïda-Jezzine et en divers autres points du chef-lieu du Liban-Sud, des routes ont été coupées avec des pneus enflammés, polluant un peu plus, et en pure perte, le beau ciel libanais. La gendarmerie s’est habituée à contempler ce rituel, attendant pour rouvrir la route que le niveau de la colère des automobilistes bloqués soit égal ou supérieur à celui des manifestants. Entre-temps, pneus enflammés et bennes à ordures calcinées auront laissé leur marque indélébile sur le goudron fondu de la chaussée.
À Doueir, un caïd local, Ahmad Assaad Kanso, a harangué la foule des jeunes en colère en affirmant que le rationnement du courant, ou plutôt sa pénurie, est « un complot contre le peuple qui a résisté à l’occupant et aux privations ».
« Il est honteux que nous en soyons remerciés de cette façon et par cette indifférence, a ajouté le jeune homme. L’électricité est le nerf de tout, et sans elle, tous les secteurs de l’économie et de la croissance s’effondreront. »
C’est exactement ce qu’a affirmé un communiqué du conseil exécutif de la CGTL, publié après la réunion ordinaire hier de cette instance.
Éclairage des logements, conservation des aliments, pompage de l’eau, éclairage des écoles, bon fonctionnement des secteurs de l’industrie, de l’agriculture et du tourisme ont figuré parmi les motifs invoqués hier par la CGTL, pour réclamer un redressement de la situation.
Pour la CGTL, le phénomène de la pénurie de courant est à classer au nombre des « tragédies » qui affectent la vie quotidienne des Libanais. La manière dont le gouvernement y réagit, elle, est « une mascarade », a ajouté le communiqué final du conseil exécutif de la centrale ouvrière. Et la CGTL de dénoncer le fait qu’un secteur, qui coûte annuellement un milliard de dollars au Trésor, soit abandonné à son sort et cet autre fait que le débat fiévreux sur le choix entre la location de centrales flottantes ou la construction de nouvelles centrales, qui faisait rage il y a encore quelques semaines, ait été résolu par l’absurde : ni ça ni ça.
Le communiqué relève aussi la hausse du coût du courant électrique privé produit par les moteurs de quartier. Le prix des 5 ampères est désormais de 120 dollars/mois, relève le communiqué, en l’absence de tout contrôle du service de protection du consommateur ou du ministère de l’Économie. Du reste, ce secteur en pleine expansion ruse désormais avec le client et l’allongement des heures de production de courant privé a poussé les propriétaires de générateurs à en interrompre la production « pour laisser refroidir le moteur », « faire la vidange d’huile » ou « réparer des pannes ». Autant d’excuses pour économiser du fuel et arrondir les gains. Mais ce n’est pas à un vieux singe qu’on apprend à faire des grimaces, dit-on.
Poursuivant son réquisitoire, la CGTL dénonce aussi la rapacité des patrons de certains secteurs alimentaires, qui répercutent sur les prix des denrées alimentaires le prix du courant consommé, quand il est à la hausse, mais oublient de le répercuter à la baisse. Exemple typique de ce comportement, celui des propriétaires de boulangeries, qui ont allégé d’une unité le paquet de pain, il y a quelques semaines, mais ne l’ont pas réintroduit, maintenant que le prix du carburant a baissé d’environ 30 %.
Le budget
Mais la mauvaise gestion du secteur de l’énergie n’est pas le seul signe d’incurie de l’État, ajoute la CGTL, qui dénonce « une politique fiscale injuste qui fait peser sur les classes défavorisées la plus grande partie des revenus du Trésor, sous forme de taxes indirectes ».
Le projet de budget 2012 illustre parfaitement cette politique fiscale, enchaîne le texte puisqu’il est question de relever de 20 % le pourcentage de la TVA, sous prétexte de financer des projets à vocation « sociale ». « Poudre aux yeux », juge la CGTL, qui estime « du devoir de l’État de payer les arriérés qu’il doit à la CNSS, sans en tirer gloire, puisqu’il s’agit là d’un devoir élémentaire ». Et d’exiger le paiement « immédiat » par l’État de l’effet rétroactif des rajustements de salaires consentis aux employés du secteur public, en leur accordant les avances du Trésor nécessaires.
La CGTL soulève par ailleurs les cas des contractuels de l’État, qui se sont multipliés ces dernières années dans tous les secteurs, sans se rendre compte qu’ils renonçaient d’une certaine façon à leurs droits les plus élémentaires, ainsi qu’une loi sur les loyers qui se libéralise un peu plus toutes les quelques années et qui pourrait déstabiliser plus de 150 000 familles.
Qu’attend l’État pour réagir? Ou vend-on encore du kérosène ? Y a-t-il un pilote dans l’avion ?
C’est ainsi qu’à Doueir et Zahrani, comme sur la route Saïda-Jezzine et en divers autres points du chef-lieu du Liban-Sud, des routes ont été coupées avec des pneus enflammés, polluant un peu plus, et en pure perte, le beau ciel libanais. La gendarmerie s’est habituée à contempler ce rituel, attendant pour rouvrir la route que le niveau de la colère des automobilistes bloqués soit égal ou supérieur à celui des manifestants. Entre-temps, pneus enflammés et bennes à ordures calcinées auront laissé leur marque indélébile sur le goudron fondu de la chaussée.
À Doueir, un caïd local, Ahmad Assaad Kanso, a harangué la foule des jeunes en colère en affirmant que le rationnement du courant, ou plutôt sa pénurie, est « un complot contre le peuple qui a résisté à l’occupant et aux privations ».
« Il est honteux que nous en soyons remerciés de cette façon et par cette indifférence, a ajouté le jeune homme. L’électricité est le nerf de tout, et sans elle, tous les secteurs de l’économie et de la croissance s’effondreront. »
C’est exactement ce qu’a affirmé un communiqué du conseil exécutif de la CGTL, publié après la réunion ordinaire hier de cette instance.
Éclairage des logements, conservation des aliments, pompage de l’eau, éclairage des écoles, bon fonctionnement des secteurs de l’industrie, de l’agriculture et du tourisme ont figuré parmi les motifs invoqués hier par la CGTL, pour réclamer un redressement de la situation.
Pour la CGTL, le phénomène de la pénurie de courant est à classer au nombre des « tragédies » qui affectent la vie quotidienne des Libanais. La manière dont le gouvernement y réagit, elle, est « une mascarade », a ajouté le communiqué final du conseil exécutif de la centrale ouvrière. Et la CGTL de dénoncer le fait qu’un secteur, qui coûte annuellement un milliard de dollars au Trésor, soit abandonné à son sort et cet autre fait que le débat fiévreux sur le choix entre la location de centrales flottantes ou la construction de nouvelles centrales, qui faisait rage il y a encore quelques semaines, ait été résolu par l’absurde : ni ça ni ça.
Le communiqué relève aussi la hausse du coût du courant électrique privé produit par les moteurs de quartier. Le prix des 5 ampères est désormais de 120 dollars/mois, relève le communiqué, en l’absence de tout contrôle du service de protection du consommateur ou du ministère de l’Économie. Du reste, ce secteur en pleine expansion ruse désormais avec le client et l’allongement des heures de production de courant privé a poussé les propriétaires de générateurs à en interrompre la production « pour laisser refroidir le moteur », « faire la vidange d’huile » ou « réparer des pannes ». Autant d’excuses pour économiser du fuel et arrondir les gains. Mais ce n’est pas à un vieux singe qu’on apprend à faire des grimaces, dit-on.
Poursuivant son réquisitoire, la CGTL dénonce aussi la rapacité des patrons de certains secteurs alimentaires, qui répercutent sur les prix des denrées alimentaires le prix du courant consommé, quand il est à la hausse, mais oublient de le répercuter à la baisse. Exemple typique de ce comportement, celui des propriétaires de boulangeries, qui ont allégé d’une unité le paquet de pain, il y a quelques semaines, mais ne l’ont pas réintroduit, maintenant que le prix du carburant a baissé d’environ 30 %.
Le budget
Mais la mauvaise gestion du secteur de l’énergie n’est pas le seul signe d’incurie de l’État, ajoute la CGTL, qui dénonce « une politique fiscale injuste qui fait peser sur les classes défavorisées la plus grande partie des revenus du Trésor, sous forme de taxes indirectes ».
Le projet de budget 2012 illustre parfaitement cette politique fiscale, enchaîne le texte puisqu’il est question de relever de 20 % le pourcentage de la TVA, sous prétexte de financer des projets à vocation « sociale ». « Poudre aux yeux », juge la CGTL, qui estime « du devoir de l’État de payer les arriérés qu’il doit à la CNSS, sans en tirer gloire, puisqu’il s’agit là d’un devoir élémentaire ». Et d’exiger le paiement « immédiat » par l’État de l’effet rétroactif des rajustements de salaires consentis aux employés du secteur public, en leur accordant les avances du Trésor nécessaires.
La CGTL soulève par ailleurs les cas des contractuels de l’État, qui se sont multipliés ces dernières années dans tous les secteurs, sans se rendre compte qu’ils renonçaient d’une certaine façon à leurs droits les plus élémentaires, ainsi qu’une loi sur les loyers qui se libéralise un peu plus toutes les quelques années et qui pourrait déstabiliser plus de 150 000 familles.
Qu’attend l’État pour réagir? Ou vend-on encore du kérosène ? Y a-t-il un pilote dans l’avion ?
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