Nabil Nicolas dénonce un « atermoiement » et
« l’ingérence des communautés » qui s’opposent au projet de loi pour
la protection de la femme de la violence domestique.
Après le député des Forces libanaises, Chant Chinchinian,
qui s’est retiré la semaine dernière de la sous-commission parlementaire
chargée de l’étude du projet de loi pour la protection des femmes de la
violence domestique, c’est le député du bloc parlementaire du Changement et de
la Réforme, Nabil Nicolas, qui a claqué hier la porte de cette même
sous-commission.
Les raisons de cette prise de position sont les mêmes : une tentative de vider le texte de loi de son sens et de le détourner de son bénéficiaire, la femme (au profit de la famille, en général). « Ce qui se passe est une désubstantialisation du projet de loi. Celui-ci s’est transformé en un outil de violence contre la femme au lieu de la protéger de la violence », a déclaré ainsi Nabil Nicolas à l’issue de la réunion hebdomadaire de la sous-commission.
« Je refuse d’être un faux témoin au sein d’une commission » qui vide la loi de son sens, ajoute-t-il, affirmant que « le Courant patriotique libre (CPL) n’est pas habitué à être un faux témoin ».
Contacté par L’Orient-Le Jour, le député du CPL s’insurge : « Si en l’espace de deux ans et demi ils n’ont pas pu s’entendre sur une formule pour protéger la femme, comment comptent-ils protéger une nation ? Ce qui se passe au sein de cette commission est un atermoiement pour que ce projet de loi ne soit pas voté par l’Assemblée. »
« J’ai accepté de faire partie de cette sous-commission parce que je crois fermement à la cause, poursuit Nabil Nicolas. Au fil des réunions, j’ai constaté qu’il n’y a aucun sérieux dans la manière d’aborder le dossier, parce que le critère confessionnel l’emporte sur toute autre chose. Malheureusement, la personne qui cherche la protection de son gouvernement n’a pas le droit de vivre dans ce pays, mais elle doit plutôt s’en remettre à sa communauté. Nous vivons dans un pays communautaire. Il n’existe pas de loi civile pour protéger les citoyens qui croient fermement en un État laïc civil. »
Nabil Nicolas explique qu’il s’est retiré à « titre personnel » et en tant que « membre du CPL ». « Je voulais être conséquent avec moi-même et en harmonie avec l’éducation que j’ai reçue au sein du CPL », dit-il. Qu’en est-il des trois autres députés membres du bloc parlementaire du Changement et de la Réforme et de cette sous-commission, à savoir Gilberte Zouein, Michel Hélou et Ghassan Moukheiber ? « Je leur ai demandé de se retirer à leur tour, mais ils ont refusé de le faire, répond Nabil Nicolas. Il est vrai qu’ils sont membres de notre bloc parlementaire, mais ils ne sont pas partisans du CPL. » En soirée, L’Orient-Le Jour a tenté d’entrer en contact avec le député Michel Hélou, mais en vain.
Discrimination
Nabil Nicolas affirme en outre que « le fait de préserver la dignité de la femme permet de préserver la société », sinon « nous serions en train d’édifier une société basée sur la discrimination et la violence ». « La France, où l’homme et la femme sont égaux, s’est dotée d’une loi contre les violences conjugales, indique-t-il. La femme libanaise a des droits. Nous ne pouvons pas préserver la famille, ni édifier une nation, si nous ne la protégeons pas. »
Une conviction que ne partagent toutefois pas les parties qui s’opposent à ce projet de loi. Celles-ci estiment que la promulgation d’une loi pour protéger la femme de la violence domestique est susceptible de briser la cellule familiale. « Je ne comprends pas, faut-il bafouer la dignité de la femme pour préserver la famille? » se demande Nabil Nicolas, qui dénonce en outre « les pressions des différentes communautés religieuses qui cherchent à garder les individus sous l’autorité des chefs spirituels ». « Si nous avions une même loi sur les statuts personnels, le problème aurait été moindre, note-t-il. Malheureusement, l’État se désiste de ses responsabilités. Il devrait avoir un rôle dans les affaires liées à la famille. » Et de marteler : « Nous refusons que la femme soit victime de violence et que certaines personnes à la mentalité orientale dictent son sort. »
Pour le député du CPL, il existe deux solutions à ce dossier. La « Coalition nationale pour la promulgation d’une loi protégeant la femme de la violence domestique » devrait, selon lui, soit retirer « purement et simplement ce projet de loi, puisqu’il n’a plus de sens et ne sert plus son objectif initial », soit recourir « aux méthodes actuellement en vogue pour faire entendre sa voix, à savoir couper les routes et enflammer les pneus ». « Je suis prêt à descendre avec cette coalition dans la rue », assure Nabil Nicolas.
Les raisons de cette prise de position sont les mêmes : une tentative de vider le texte de loi de son sens et de le détourner de son bénéficiaire, la femme (au profit de la famille, en général). « Ce qui se passe est une désubstantialisation du projet de loi. Celui-ci s’est transformé en un outil de violence contre la femme au lieu de la protéger de la violence », a déclaré ainsi Nabil Nicolas à l’issue de la réunion hebdomadaire de la sous-commission.
« Je refuse d’être un faux témoin au sein d’une commission » qui vide la loi de son sens, ajoute-t-il, affirmant que « le Courant patriotique libre (CPL) n’est pas habitué à être un faux témoin ».
Contacté par L’Orient-Le Jour, le député du CPL s’insurge : « Si en l’espace de deux ans et demi ils n’ont pas pu s’entendre sur une formule pour protéger la femme, comment comptent-ils protéger une nation ? Ce qui se passe au sein de cette commission est un atermoiement pour que ce projet de loi ne soit pas voté par l’Assemblée. »
« J’ai accepté de faire partie de cette sous-commission parce que je crois fermement à la cause, poursuit Nabil Nicolas. Au fil des réunions, j’ai constaté qu’il n’y a aucun sérieux dans la manière d’aborder le dossier, parce que le critère confessionnel l’emporte sur toute autre chose. Malheureusement, la personne qui cherche la protection de son gouvernement n’a pas le droit de vivre dans ce pays, mais elle doit plutôt s’en remettre à sa communauté. Nous vivons dans un pays communautaire. Il n’existe pas de loi civile pour protéger les citoyens qui croient fermement en un État laïc civil. »
Nabil Nicolas explique qu’il s’est retiré à « titre personnel » et en tant que « membre du CPL ». « Je voulais être conséquent avec moi-même et en harmonie avec l’éducation que j’ai reçue au sein du CPL », dit-il. Qu’en est-il des trois autres députés membres du bloc parlementaire du Changement et de la Réforme et de cette sous-commission, à savoir Gilberte Zouein, Michel Hélou et Ghassan Moukheiber ? « Je leur ai demandé de se retirer à leur tour, mais ils ont refusé de le faire, répond Nabil Nicolas. Il est vrai qu’ils sont membres de notre bloc parlementaire, mais ils ne sont pas partisans du CPL. » En soirée, L’Orient-Le Jour a tenté d’entrer en contact avec le député Michel Hélou, mais en vain.
Discrimination
Nabil Nicolas affirme en outre que « le fait de préserver la dignité de la femme permet de préserver la société », sinon « nous serions en train d’édifier une société basée sur la discrimination et la violence ». « La France, où l’homme et la femme sont égaux, s’est dotée d’une loi contre les violences conjugales, indique-t-il. La femme libanaise a des droits. Nous ne pouvons pas préserver la famille, ni édifier une nation, si nous ne la protégeons pas. »
Une conviction que ne partagent toutefois pas les parties qui s’opposent à ce projet de loi. Celles-ci estiment que la promulgation d’une loi pour protéger la femme de la violence domestique est susceptible de briser la cellule familiale. « Je ne comprends pas, faut-il bafouer la dignité de la femme pour préserver la famille? » se demande Nabil Nicolas, qui dénonce en outre « les pressions des différentes communautés religieuses qui cherchent à garder les individus sous l’autorité des chefs spirituels ». « Si nous avions une même loi sur les statuts personnels, le problème aurait été moindre, note-t-il. Malheureusement, l’État se désiste de ses responsabilités. Il devrait avoir un rôle dans les affaires liées à la famille. » Et de marteler : « Nous refusons que la femme soit victime de violence et que certaines personnes à la mentalité orientale dictent son sort. »
Pour le député du CPL, il existe deux solutions à ce dossier. La « Coalition nationale pour la promulgation d’une loi protégeant la femme de la violence domestique » devrait, selon lui, soit retirer « purement et simplement ce projet de loi, puisqu’il n’a plus de sens et ne sert plus son objectif initial », soit recourir « aux méthodes actuellement en vogue pour faire entendre sa voix, à savoir couper les routes et enflammer les pneus ». « Je suis prêt à descendre avec cette coalition dans la rue », assure Nabil Nicolas.
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