The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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February 28, 2011

L'orient Le Jour - Le journalisme au service des droits de la femme - February 28, 2011

L'Association DES francophone de journalisme (AFEJ) et la Mission culturelle française ont organisé une table ronde sur le thème « Comment les journalistes libanais couvrent-ils les droits de la femme ? ».
Cette rencontre a d'abord permis de se pencher sur les acquis dans ce domaine. Le juge John Azzi a notamment abordé le cas du casier judiciaire. Avant la loi de 2005, les femmes étaient désignées comme étant de sexe masculin dans ce registre. « Ce n'est que depuis la mise en place de cette loi qu'elles sont qualifiées de femme », a t-il indiqué.
Le juge Azzi, connu pour l'affaire Samira, cette Libanaise dont l'époux est décédé et qui ne pouvait transmettre la nationalité libanaise à ses enfants, a ensuite insisté sur le rôle des journalistes. Selon lui, il existe une réelle intersection entre médias et droits de la femme. « Il faut transformer le rôle des médias, les utiliser pour changer le statut des femmes », a-t-il souligné.
Comment faire des médias des leviers d'actions pour la cause des femmes ? Le député Ghassan Moukheiber a mis l'accent sur l'importance des médias dans l'image de la femme. « Pour que leur position dans la société puisse changer et évoluer, il faut en parallèle donner une autre image de la femme », a t-il estimé.
M. Moukheiber a expliqué l'absence de réformes pour l'acquisition des droits de la femme par « l'inefficacité du Parlement ». « Certaines réformes sont au stade embryonnaire depuis des années », a t-il ajouté. Les Libanaises sont victimes de lois devenues obsolètes, mais qui restent en vigueur. C'est notamment le cas en matière de transmission de la nationalité. Cette loi mise en place en 1925, alors que le Liban était sous mandat français, empêche les Libanaises de transmettre leur nationalité à leurs enfants ou à leur conjoint.
Un dernier point a été développé par Roula Douglas, responsable de rédaction à L'Orient des Campus. Cette activiste des droits de l'homme est personnellement concernée par ce problème puisque ayant épousé un étranger, elle ne peut transmettre la nationalité libanaise à ses enfants : « Je me sens lésée dans ma citoyenneté », explique-t-elle. Le problème que Mme Douglas rencontre n'est pas un cas isolé. Elles sont nombreuses à manifester leur mécontentement ou à porter plainte devant la justice pour tenter d'améliorer leur quotidien rythmé par les demandes de renouvellement de carte de séjour. Ce problème de non-transmission de la nationalité empiète par la suite sur leur droit à la propriété, leur accès aux soins dans les hôpitaux, etc.
Le débat s'est ensuite orienté vers la violence conjugale. Présent dans toutes les classes sociales, ce problème reste un sujet tabou au Liban. Rima Abi Nader, chef de l'unité de support aux victimes et responsable du centre d'écoute de l'ONG Kafa, explique que la violence conjugale est un véritable fléau au Liban. « La femme libanaise voit ses droits et libertés bafoués au quotidien. Elle est victime d'un système qui ne lui accorde pas de protection. Face à la violence d'un mari, elle se retrouve donc seule », explique-t-elle.
Cette table ronde animée par notre consœur Colette Chibani, rédactrice en chef de Noun, a ouvert la voie à un débat riche et animé. Mais la question du traitement des droits de la femme par les journalistes libanais mérite d'être encore explorée.

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