La présidente du Conseil de la femme libanaise, Amane Kabbara Chaarani, a répondu point par point au communiqué dans lequel le mufti de la République, cheikh Mohammad Rachid Kabbani, avait, au terme d’une réunion élargie à Dar el-Fatwa, rejeté la loi sur la lutte contre la violence dont les femmes sont victimes.
Le texte qu’elle a fait paraître est exhaustif et s’articule autour d’un point fondamental : protéger les femmes contre toute forme d’abus au sein de la famille ou du ménage, sans contredire la loi islamique. Elle est partie du principe que les textes de lois civils et religieux n’assurent pas aux femmes le cadre de protection nécessaire et n’ont aucun pouvoir préventif, ce qui explique, selon elle, l’importance d’une loi spécifique.
« Il n’est plus possible d’ignorer la violence contre les femmes au sein même de la famille. Celle-ci a fait l’objet de nombreux débats, analyses et études au point qu’elle n’est plus taboue. Il est temps d’affronter ce problème pour pouvoir y remédier », a-t-elle expliqué d’emblée, en relevant que le code pénal ne tient pas compte des spécificités et de l’intimité des cellules familiales. « En l’absence d’une loi qui les protège contre la violence familiale, les femmes hésiteront toujours à revendiquer leur droit à une vie digne », a-t-elle poursuivi en mettant l’accent sur le caractère « préventif » de la loi proposée qui reconnaît aussi à la femme « le droit à la légitime défense en cas d’actes de violence, à travers l’obtention de décisions de protection ».
Après avoir rappelé l’ensemble des objectifs de ce texte, Mme Chaarani a rejeté l’accusation de Dar el-Fatwa selon laquelle celui-ci démembrera la cellule familiale et générera une inversion des rôles entre l’homme et la femme. « Notre objectif est d’améliorer les conditions des femmes au sein de la famille et de la société, et d’appliquer les dispositions de la charia (loi islamique) contre ceux qui la violent sans être sanctionnés ou ceux qui pratiquent la domination masculine excessive injustement et sans contrôle et sans logique, sous prétexte d’une religion qu’ils ne connaissent même pas », a-t-elle affirmé, rappelant que les artisans de la loi « sont tous des pédagogues et des juristes, ainsi que des citoyens qui cherchent à améliorer la situation de la cellule familiale ». « Nous croyons ferme que le père et la mère représentent l’entité de base de la famille (...) mais une mère victime d’une injustice ne peut pas élever des enfants sains de corps et d’esprit », a-t-elle noté, soulignant que celle-ci « ne porte jamais plainte pour abus afin de préserver la réputation de sa famille ».
Mme Chaarani a en outre rejeté les accusations d’atteinte aux prérogatives des tribunaux chériés ainsi que de provocation d’un chaos juridique. « Nous nous conformons à la définition scientifique de la famille », a-t-elle insisté, en s’indignant de ce que le code pénal établit une distinction entre les hommes et les femmes pour un même délit ou crime. « Un homme condamné pour adultère est passible d’une peine allant d’un mois à une année, contre trois mois à deux ans pour une femme adultère. Nous réclamons la justice au niveau des sanctions. Pourquoi les imams ne l’ont-ils jamais exigé en application des principes de l’islam ? » s’est-elle interrogé.
Concernant « la violence économique » critiquée par Dar el-Fatwa parce qu’il s’agit, selon l’institution, d’un nouveau concept, Mme Chaarani s’est interrogée sur le point de savoir « ce que les imams peuvent dire au sujet de nombreux maris qui prennent les salaires et les biens de leurs épouses, et qui menacent de les répudier ou de les priver de leurs enfants si elle ne les leur confient pas ».
Elle s’est en outre arrêtée sur le viol conjugal, un concept qui, selon Dar el-Fatwa, n’existe pas. « Le projet de loi proposé n’invente pas de nouveaux crimes, mais évoque les crimes existants dans de nombreuses familles et dont certains sont enregistrés dans vos tribunaux chériés », a-t-elle dit, en donnant maints détails sur des cas de viol de femmes par leurs époux.
Mme Chaarani a conclu en invitant les chefs musulmans religieux à ne pas « faire montre d’injustice » et en insistant sur le fait que les artisans de la loi sont prêts à en discuter avec eux.
Le texte qu’elle a fait paraître est exhaustif et s’articule autour d’un point fondamental : protéger les femmes contre toute forme d’abus au sein de la famille ou du ménage, sans contredire la loi islamique. Elle est partie du principe que les textes de lois civils et religieux n’assurent pas aux femmes le cadre de protection nécessaire et n’ont aucun pouvoir préventif, ce qui explique, selon elle, l’importance d’une loi spécifique.
« Il n’est plus possible d’ignorer la violence contre les femmes au sein même de la famille. Celle-ci a fait l’objet de nombreux débats, analyses et études au point qu’elle n’est plus taboue. Il est temps d’affronter ce problème pour pouvoir y remédier », a-t-elle expliqué d’emblée, en relevant que le code pénal ne tient pas compte des spécificités et de l’intimité des cellules familiales. « En l’absence d’une loi qui les protège contre la violence familiale, les femmes hésiteront toujours à revendiquer leur droit à une vie digne », a-t-elle poursuivi en mettant l’accent sur le caractère « préventif » de la loi proposée qui reconnaît aussi à la femme « le droit à la légitime défense en cas d’actes de violence, à travers l’obtention de décisions de protection ».
Après avoir rappelé l’ensemble des objectifs de ce texte, Mme Chaarani a rejeté l’accusation de Dar el-Fatwa selon laquelle celui-ci démembrera la cellule familiale et générera une inversion des rôles entre l’homme et la femme. « Notre objectif est d’améliorer les conditions des femmes au sein de la famille et de la société, et d’appliquer les dispositions de la charia (loi islamique) contre ceux qui la violent sans être sanctionnés ou ceux qui pratiquent la domination masculine excessive injustement et sans contrôle et sans logique, sous prétexte d’une religion qu’ils ne connaissent même pas », a-t-elle affirmé, rappelant que les artisans de la loi « sont tous des pédagogues et des juristes, ainsi que des citoyens qui cherchent à améliorer la situation de la cellule familiale ». « Nous croyons ferme que le père et la mère représentent l’entité de base de la famille (...) mais une mère victime d’une injustice ne peut pas élever des enfants sains de corps et d’esprit », a-t-elle noté, soulignant que celle-ci « ne porte jamais plainte pour abus afin de préserver la réputation de sa famille ».
Mme Chaarani a en outre rejeté les accusations d’atteinte aux prérogatives des tribunaux chériés ainsi que de provocation d’un chaos juridique. « Nous nous conformons à la définition scientifique de la famille », a-t-elle insisté, en s’indignant de ce que le code pénal établit une distinction entre les hommes et les femmes pour un même délit ou crime. « Un homme condamné pour adultère est passible d’une peine allant d’un mois à une année, contre trois mois à deux ans pour une femme adultère. Nous réclamons la justice au niveau des sanctions. Pourquoi les imams ne l’ont-ils jamais exigé en application des principes de l’islam ? » s’est-elle interrogé.
Concernant « la violence économique » critiquée par Dar el-Fatwa parce qu’il s’agit, selon l’institution, d’un nouveau concept, Mme Chaarani s’est interrogée sur le point de savoir « ce que les imams peuvent dire au sujet de nombreux maris qui prennent les salaires et les biens de leurs épouses, et qui menacent de les répudier ou de les priver de leurs enfants si elle ne les leur confient pas ».
Elle s’est en outre arrêtée sur le viol conjugal, un concept qui, selon Dar el-Fatwa, n’existe pas. « Le projet de loi proposé n’invente pas de nouveaux crimes, mais évoque les crimes existants dans de nombreuses familles et dont certains sont enregistrés dans vos tribunaux chériés », a-t-elle dit, en donnant maints détails sur des cas de viol de femmes par leurs époux.
Mme Chaarani a conclu en invitant les chefs musulmans religieux à ne pas « faire montre d’injustice » et en insistant sur le fait que les artisans de la loi sont prêts à en discuter avec eux.

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