M. Mikati a tenu dans l’après-midi une conférence de presse pour expliquer les motifs de sa démarche, consécutive au communiqué que son bureau de presse avait fait paraître pour annoncer le report du Conseil des ministres qui devait se tenir dans l’après-midi. « Ce matin, j’ai transféré la part du Liban dans le financement du TSL », a déclaré devant les journalistes M. Mikati. « Il s’agit d’une décision nationale qui protège le Liban des répercussions des événements » dans la région , a-t-il dit en donnant trois explications à sa décision : « Mon insistance à verser notre contribution au TSL tient à mon souci de préserver le Liban, à mon attachement inébranlable au principe de la réalisation de la justice – parce qu’il n’est pas possible d’ignorer le dossier de l’assassinat d’un ancien Premier ministre et des autres victimes – ainsi qu’à ma promesse de ne pas être le chef d’un gouvernement qui fera fi des obligations internationales du Liban, qui le sortira du giron de la communauté internationale et qui contribuera à une détérioration de la situation intérieure. »
« Il ne s’agit pas d’une victoire d’une partie sur une autre ou d’une reconnaissance de l’implication d’une partie dans le crime, a pris soin de préciser M. Mikati, mais d’une décision qui préservera le Liban, lui évitera des épreuves dures dont les prémices avaient commencé à apparaître dans plusieurs domaines, et étouffera la discorde dans l’œuf. » Cette décision, a encore indiqué le Premier ministre, « reflète l’attachement du Liban à ses engagements internationaux et consolide la confiance dans l’avenir ». Il s’est prononcé résolument pour la poursuite de l’action du TSL, tout en mettant l’accent sur la nécessité que le tribunal reste « neutre et juste dans l’examen du dossier (de l’assassinat de Hariri) et qu’il le tienne loin de toute politisation ou velléité de règlement de comptes ».
Après avoir exprimé l’espoir que la clôture de l’affaire du financement « incitera les Libanais à surmonter leurs divisions », M. Mikati a lancé un appel à « un retour rapide à la conférence nationale de dialogue, sous l’égide du président Michel Sleiman », partant du principe que « le dialogue reste la meilleure voie permettant aux Libanais de trouver des dénominateurs communs ». Il a aussi invité tous les ministres à s’atteler à leur travail avant de demander à la communauté internationale de « comprendre la sensibilité de la situation au Liban, géographiquement, historiquement, politiquement et économiquement et de le soutenir dans tous les domaines ».
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