The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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August 10, 2011

L'orient Le Jour - Entre le Parlement et le gouvernement, des réunions et des discours, mais peu de décisions - August 10, 2011

LA SITUATION Alors que les événements semblent s’emballer en Syrie, la situation interne au Liban reste marquée par le clivage de plus en plus profond entre la majorité et l’opposition. Ce clivage devrait être perceptible aujourd’hui au Parlement dans le cadre de la séance de législation qui devrait commencer par des discours de politique générale. Plusieurs thèmes seront probablement évoqués par les députés de la majorité et de l’opposition : la position du Liban officiel au sujet de la situation en Syrie, le vote au Conseil de sécurité, et la visite du ministre des AE à Damas, ainsi que l’impuissance des autorités judiciaires libanaises à arrêter les personnes inculpées par le TSL dans l’assassinat du Premier ministre Rafic Hariri.
À ce sujet, le procureur général près la Cour de cassation Saïd Mirza a transmis hier aux autorités concernées un rapport sur les démarches entreprises par le parquet libanais pour rechercher les quatre inculpés en vue de les remettre au TSL. Ce rapport se termine par un constat d’impuissance. Le président du TSL Antonio Cassese a d’ailleurs confirmé, via le porte-parole du tribunal, avoir reçu le rapport, promettant de l’étudier avant de prendre les mesures qui s’imposent, et rappelant que l’engagement du Liban à arrêter les inculpés reste valable en application de la résolution 1757 du Conseil de sécurité de l’ONU. Le porte-parole du TSL a d’ailleurs précisé à la MTV que le président Cassese pourrait décider d’accorder un délai supplémentaire d’un mois aux autorités judiciaires libanaises ou de publier une partie de l’acte d’accusation.

Pur hasard ou volonté délibérée, le président de la Chambre Nabih Berry et le Premier ministre Nagib Mikati ont défini leurs positions avant la séance parlementaire par le biais de discours prononcés au cours des iftars des deux derniers jours. Berry a ainsi rappelé qu’en s’abstenant de voter la déclaration présidentielle du Conseil de sécurité contre la Syrie, le Liban a facilité la publication de celle-ci, car pour être adoptée, elle ne doit faire l’objet d’aucun vote négatif. De son côté, Mikati a précisé que le Liban ne peut se permettre de prendre partie dans les conflits internes d’autres pays, fussent-ils frères. Il a rappelé que la composition du Liban est très délicate et sensible aux développements régionaux, c’est pourquoi le Liban doit se tenir à l’écart. « Nul ne peut être avec la violence et contre les réformes, mais il faut éviter d’entraîner le Liban dans des confrontations qui ne sont pas les siennes et qui peuvent avoir de graves conséquences sur son unité interne », a-t-il déclaré.
La réponse du 14 Mars ne s’est pas fait attendre et elle a été donnée à l’issue de la réunion hebdomadaire du bloc parlementaire du courant du Futur qui a estimé que les déclarations du ministre des AE Adnane Mansour à Damas ont rappelé aux Libanais la triste époque de la tutelle syrienne.
C’est dire que la réunion parlementaire d’aujourd’hui risque d’être animée sur le plan des discours, mais cela ne devrait pas empêcher les députés d’examiner les projets de loi figurant à l’ordre du jour, notamment celui concernant l’EDL, un autre sur la situation des ex-détenus en Syrie et en Israël, ainsi que le projet de loi sur la promotion des officiers de l’armée, qui avait fait l’objet d’un long débat la semaine dernière. Le projet de loi sur la réduction de l’année pénitentiaire, qui avait été rejeté la semaine dernière, devrait aussi être soumis à un nouveau vote, selon les promesses faites en ce sens par le ministre de l’Intérieur Marwan Charbel.
Les critiques du 14 Mars, aussi violentes soient-elles, n’empêcheront pas le gouvernement de tenir une réunion jeudi sous la présidence du chef de l’État. En principe, les nominations administratives, concernant notamment les postes de mohafez, de directeur général des douanes, de directeur général du ministère de l’Intérieur, de président du Conseil supérieur de la magistrature, et portant aussi sur les membres du conseil de commandement des FSI, ne devraient pas être adoptées au cours de cette séance, le gouvernement préférant attendre que l’entente soit totale sur les noms pressentis.
Cette séance du Conseil des ministres devrait être suivie d’un iftar donné par le président de la République Michel Sleiman. Le chef de l’État compte profiter de cette occasion pour prononcer un discours dans lequel il appellerait de nouveau à la reprise du dialogue national, dans une tentative de combler le fossé entre les deux camps adverses, ou en tout cas de leur permettre de reprendre le débat sur les sujets litigieux. Critiqué actuellement par le 14 Mars, le chef de l’État chercherait ainsi à reprendre l’initiative et à rétablir son statut de centriste, appuyé dans cette démarche par le président de la Chambre et par le Premier ministre. Le président Sleiman saura-t-il convaincre les piliers du 14 Mars, jusque-là réticents, de la nécessité de tenir une réunion du dialogue national, sans ajouter de nouvelles conditions ? Réponse au cours des prochains jours. 

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