The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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August 10, 2011

L'orient Le Jour - Premier jour de la grève ouverte des employés de l’EDL - August 10, 2011

La grève ouverte des employés et ouvriers de l’EDL, dont la menace se profilait à l’horizon depuis jeudi, a débuté hier. En réponse à l’appel de leur syndicat, les fonctionnaires ont suspendu leur travail jusqu’à l’exécution de leurs revendications. Martelant le slogan « nos demandes sont purement ouvrières et ne supportent aucun compromis partisan ni confessionnel », les employés des différents départements de l’institution ont tous respecté la présence normale hier à leur siège de travail, jusqu’à la fin de l’horaire officiel, auquel ils tiennent à se conformer. Mais c’est à leur syndicat qu’ils se conforment d’abord, et rigoureusement, pour mener à bien le processus d’une grève qui ne sera pas sans répercussion sur la vie des citoyens. Parmi les directives du syndicat en effet, la suspension de toutes les réparations (de câbles, lignes de tension, échangeurs...), sauf si la sécurité publique est en jeu. Dans ce cas, seul le syndicat, avec lequel une coordination préalable s’impose, peut donner la permission d’entamer la réparation. C’est d’ailleurs ce critère de menace à la sécurité publique qui semble seul en mesure de justifier certaines exceptions que le syndicat a de prime abord fixées. Ainsi, les secteurs de l’EDL dont les activités touchent directement à la sécurité nationale ne participent pas à la grève : mis à part les unités et les centres d’investissement de l’énergie, ainsi que des stations de transformation, ce sont tous les départements relevant de l’EDL sur l’ensemble du territoire qui suspendent donc leur travail.
Des revendications... 
et des pannes

Les images de la grève se sont reproduites au Akkar, dans le bâtiment de l’EDL à Halba et dans la station de Kobayyat, ainsi qu’à Koura, où les employés ont réitéré leur appui aux revendications syndicales, un appui partagé en outre par le syndicat de l’office des eaux du Litani, qui a suspendu son activité hier pendant deux heures, en signe de solidarité avec les employés de l’EDL dont « nous comprenons les inquiétudes », selon un communiqué du syndicat.
La première journée d’arrêt du fonctionnement normal de l’EDL n’aura pas été sans effet sur le quotidien des citoyens, d’autant que la saison chaude entraîne la multiplication des pannes électriques. Ainsi, à la Békaa, les travaux d’entretien et de réparation des lignes de basse tension se sont arrêtés à l’aube, maintenant les pannes survenues en cours de soirée, dont la ligne de Riyak-Baalbeck qui touche des centaines de ménages, ce qui a conduit à l’arrêt des travaux et à la coupure de l’eau potable dans un grand nombre de domiciles. À la station de Zouk, un dispositif thermique a eu beau activer hier ses alarmes signalant une panne, aucun employé n’est intervenu pour le réparer.

Quasi-inertie de l’État
Malgré les avertissements qu’aura portés ce premier jour de grève, les autorités ministérielles semblent vouloir minimiser les demandes des grévistes, rejetant toute justification à la grève. Ainsi, le ministre de l’Énergie Gebran Bassil a tenu hier une réunion avec le comité exécutif du syndicat, mais il s’est contenté de réitérer sa demande de mettre fin à la grève, sans aborder les revendications publiées dans le communiqué du syndicat, qui menaçait jeudi d’avoir recours à la grève au cas où les droits et acquis des employés ne seraient pas respectés. Parmi ces droits, le réajustement des salaires et la protection des ouvriers contre les risques que porte leur travail sur le terrain. Le syndicat avait également souligné que les négociations avec la direction de l’EDL sont arrivées au point mort au sujet des aides pour la scolarité. Pour sa part, le ministre des Finances, Mohammad Safadi, s’est dit surpris par l’annonce d’une grève ouverte, soulignant que lors de sa réunion avec le syndicat des employés de l’EDL, les deux parties s’étaient penchées uniquement sur l’augmentation des aides à la scolarité.
M. Safadi a d’autant plus critiqué la position du syndicat des employés de l’EDL, qu’il lui avait expliqué la situation lors d’une précédente réunion, lui indiquant qu’il mettrait ce sujet sur la table, au cours du Conseil des ministres prévu lundi, chose qu’il n’a finalement pas faite, confirmant les doutes du syndicat quant à la coopération effective de l’État et attisant sa volonté d’entamer la grève. À cette quasi-inertie gouvernementale, la mort accidentelle d’un jeune ouvrier, Dandach Nazem Dandach, électrocuté le même jour, lundi, alors qu’il remaniait les câbles d’un poteau électrique à Aïn Mreissé, a réveillé « la cause de tous les ouvriers martyrisés en service », selon un communiqué du comité des ouvriers journaliers de l’EDL publié hier.
Aujourd’hui, un projet de loi relatif à l’EDL doit être débattu au Parlement. S’ajoutant à la question de savoir si la direction de l’EDL est apte à palier aux déficiences, tant financières qu’énergétiques, de l’institution, une autre question, encore plus imminente, s’impose : celle de son aptitude à mettre un terme au mécontentement, désormais chronique, de ses employés. 

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