Trois incidents ont secoué hier Ersal : le sabotage
de propriétés privées, le rapt temporaire d’un habitant du village, le minage
des frontières. Ces trois incidents ont été perpétrés par les troupes syriennes
en territoire libanais.
Les troubles aux frontières avec la Syrie surviennent
désormais à un rythme quasi quotidien. Alors que le Liban-Nord semble
bénéficier d’une accalmie pour l’instant, après la remise en liberté, mardi, du
Libanais Mohammad Sleiman Ahmad, originaire du Akkar, c’est la Békaa qui a été
le théâtre hier de nouvelles violations du territoire par les troupes
syriennes, notamment à Ersal (village frontalier dans l’est de la Békaa). Trois
incidents ont secoué hier cette zone située le long de la frontière avec la
Syrie : le sabotage de propriétés privées, le rapt temporaire d’un
habitant du village, le minage des frontières. Ces trois violations de la
souveraineté libanaise sont l’œuvre des troupes syriennes.
D’abord, aux premières heures du jour, vers 8h15 du matin, l’armée syrienne s’est infiltrée à Ersal, à une distance de 2 à 3 km, mettant le feu à un hangar dans la zone de Halima, appartenant au maire de Ersal, Mohammad Ali Hujairy, avant d’enlever pour un court laps de temps un habitant du village, Mohammad Khaled Hujairy, au niveau de Wasl el-Mir Ali, dans les environs de Ersal. Un responsable de sécurité cité par l’AFP confirme que cet homme a été kidnappé par les forces syriennes, dans les environs de Ersal.
Minage des frontières
Un membre de sa famille raconte qu’« il était en train de cultiver sa terre (il est propriétaire d’un champ de cerises) quand une patrouille de l’armée syrienne est arrivée et l’a emmené ». C’est l’armée libanaise qui a négocié sa libération, ajoute-t-il.
Des négociations qui ont abouti à midi, lorsque Mohammad Hujairy a été relâché. Selon les habitants du village, il s’est immédiatement cloîtré dans sa maison, refusant de parler à quiconque, « comme s’il avait compris le message qu’ont voulu lui adresser les forces syriennes », souligne la LBC.
Toutefois, les troupes syriennes ont procédé, en cours de journée, au minage des frontières au niveau d’al-Qaa, constamment traversé, comme Ersal, par les Syriens fuyant les violences dans leur pays. Selon un responsable des services de sécurité cité par l’AFP, l’armée de Damas a pénétré jusqu’à 300 mètres à l’intérieur du territoire libanais, dans la région d’al-Qaa, où elle a placé des mines autour du domicile de Mohammad Akil, avant de se retirer. Les raisons pour lesquelles cet habitant était visé n’étaient pas immédiatement claires. Rappelons que la Syrie avait commencé à poser des mines le long de sa frontière avec le Liban en novembre, notamment au Liban-Nord, comme l’avait rapporté l’organisation Human Rights Watch. La Syrie est surtout dotée de mines de fabrication soviétique.
L’armée, premier pas...
Ces atteintes successives à la souveraineté et la quiétude des habitants de Ersal ont suscité parmi la population un vif mécontentement et un sentiment de colère face à l’inertie des autorités libanaises. Toutefois hier, et pour la première fois depuis le début des heurts aux frontières, l’armée a déployé une unité des forces de gardes-frontières à Kherbet Daoud, zone située à l’extrémité de Ersal. Dans la Békaa comme dans le Nord, l’armée n’avait jusque-là procédé qu’à des déploiements ponctuels, visant à contenir ou calmer les régions limitrophes, lorsque la situation l’exigeait. Le positionnement militaire hier à Ersal est intervenu sur base d’une décision prise à la tête du commandement de l’armée et il sera maintenu jusqu’à nouvel ordre, selon le site NowLebanon.
Le 14 Mars et « l’absentéisme total du gouvernement »
Il s’agit d’un premier pas pour un contrôle des frontières par l’État, mais il reste insuffisant. Ainsi, le secrétariat général du 14 Mars continuait de dénoncer hier « l’absence totale, tant à l’est qu’au nord, du gouvernement libanais qui se distancie de la protection des Libanais non armés à l’intérieur du territoire et permet à ceux qui garantissent sa pérennité (les alliés du régime de Damas) de s’ingérer clairement dans la crise syrienne ». C’est au gouvernement que le secrétariat du 14 Mars a fait assumer la responsabilité de « l’attaque lâche de l’armée du régime syrien aux frontières est (à Ersal) ». Rappelant l’historique de Ersal « qui a tout offert pour défendre le Liban sous l’occupation syrienne et qui aide aujourd’hui, au nom de la dignité humaine, les réfugiés syriens fuyant le régime meurtrier de Bachar el-Assad », le secrétariat général du 14 Mars a situé l’incident de Ersal « dans le cadre des agressions répétées auxquelles se livre le régime syrien, qui transgresse de manière délibérée et soutenue la souveraineté de notre terre ». Le communiqué assure enfin que « le secrétariat général du 14 Mars effectuera les contacts nécessaires avec les personnes concernées pour faire face, par tous les moyens démocratiques, aux atteintes à l’indépendance du Liban ».
De son côté, le mouvement des Mourabitoun a appelé à la formation d’une commission mixte (ministérielle-parlementaire-sécuritaire) pour enquêter sur les incidents qui surviennent aux frontières avec la Syrie.
Cette volonté de s’en remettre à l’État paraît sous-tendre les discours des différentes parties. Ainsi, cheikh Ahmad el-Assir a insisté hier sur le caractère pacifique de la manifestation à laquelle il a appelé dimanche, en coordination avec les institutions officielles et sécuritaires. « Ce n’est pas un appel à la grève », a-t-il souligné. La figure salafiste a rendu visite dans ce cadre au mohafez du Liban-Sud Nicolas Bou Daher, à Saïda. Dans ce contexte, le ministre de la Jeunesse et des Sports Fayçal Karamé a affirmé, dans une interview accordée au quotidien al-Anba’, que « la seule solution à la crise de Tripoli est de nature sécuritaire, et la couverture de l’armée est nécessaire pour préserver la stabilité ».
Par ailleurs, une délégation de l’ambassade d’Autriche s’est rendue hier au poste frontalier de Masnaa. Selon des informations du site NowLebanon, l’ambassadrice d’Autriche Ursula Varinger faisait partie de la délégation qui a voulu examiner le mode de fonctionnement de ce poste, ainsi que les techniques utilisées.
D’abord, aux premières heures du jour, vers 8h15 du matin, l’armée syrienne s’est infiltrée à Ersal, à une distance de 2 à 3 km, mettant le feu à un hangar dans la zone de Halima, appartenant au maire de Ersal, Mohammad Ali Hujairy, avant d’enlever pour un court laps de temps un habitant du village, Mohammad Khaled Hujairy, au niveau de Wasl el-Mir Ali, dans les environs de Ersal. Un responsable de sécurité cité par l’AFP confirme que cet homme a été kidnappé par les forces syriennes, dans les environs de Ersal.
Minage des frontières
Un membre de sa famille raconte qu’« il était en train de cultiver sa terre (il est propriétaire d’un champ de cerises) quand une patrouille de l’armée syrienne est arrivée et l’a emmené ». C’est l’armée libanaise qui a négocié sa libération, ajoute-t-il.
Des négociations qui ont abouti à midi, lorsque Mohammad Hujairy a été relâché. Selon les habitants du village, il s’est immédiatement cloîtré dans sa maison, refusant de parler à quiconque, « comme s’il avait compris le message qu’ont voulu lui adresser les forces syriennes », souligne la LBC.
Toutefois, les troupes syriennes ont procédé, en cours de journée, au minage des frontières au niveau d’al-Qaa, constamment traversé, comme Ersal, par les Syriens fuyant les violences dans leur pays. Selon un responsable des services de sécurité cité par l’AFP, l’armée de Damas a pénétré jusqu’à 300 mètres à l’intérieur du territoire libanais, dans la région d’al-Qaa, où elle a placé des mines autour du domicile de Mohammad Akil, avant de se retirer. Les raisons pour lesquelles cet habitant était visé n’étaient pas immédiatement claires. Rappelons que la Syrie avait commencé à poser des mines le long de sa frontière avec le Liban en novembre, notamment au Liban-Nord, comme l’avait rapporté l’organisation Human Rights Watch. La Syrie est surtout dotée de mines de fabrication soviétique.
L’armée, premier pas...
Ces atteintes successives à la souveraineté et la quiétude des habitants de Ersal ont suscité parmi la population un vif mécontentement et un sentiment de colère face à l’inertie des autorités libanaises. Toutefois hier, et pour la première fois depuis le début des heurts aux frontières, l’armée a déployé une unité des forces de gardes-frontières à Kherbet Daoud, zone située à l’extrémité de Ersal. Dans la Békaa comme dans le Nord, l’armée n’avait jusque-là procédé qu’à des déploiements ponctuels, visant à contenir ou calmer les régions limitrophes, lorsque la situation l’exigeait. Le positionnement militaire hier à Ersal est intervenu sur base d’une décision prise à la tête du commandement de l’armée et il sera maintenu jusqu’à nouvel ordre, selon le site NowLebanon.
Le 14 Mars et « l’absentéisme total du gouvernement »
Il s’agit d’un premier pas pour un contrôle des frontières par l’État, mais il reste insuffisant. Ainsi, le secrétariat général du 14 Mars continuait de dénoncer hier « l’absence totale, tant à l’est qu’au nord, du gouvernement libanais qui se distancie de la protection des Libanais non armés à l’intérieur du territoire et permet à ceux qui garantissent sa pérennité (les alliés du régime de Damas) de s’ingérer clairement dans la crise syrienne ». C’est au gouvernement que le secrétariat du 14 Mars a fait assumer la responsabilité de « l’attaque lâche de l’armée du régime syrien aux frontières est (à Ersal) ». Rappelant l’historique de Ersal « qui a tout offert pour défendre le Liban sous l’occupation syrienne et qui aide aujourd’hui, au nom de la dignité humaine, les réfugiés syriens fuyant le régime meurtrier de Bachar el-Assad », le secrétariat général du 14 Mars a situé l’incident de Ersal « dans le cadre des agressions répétées auxquelles se livre le régime syrien, qui transgresse de manière délibérée et soutenue la souveraineté de notre terre ». Le communiqué assure enfin que « le secrétariat général du 14 Mars effectuera les contacts nécessaires avec les personnes concernées pour faire face, par tous les moyens démocratiques, aux atteintes à l’indépendance du Liban ».
De son côté, le mouvement des Mourabitoun a appelé à la formation d’une commission mixte (ministérielle-parlementaire-sécuritaire) pour enquêter sur les incidents qui surviennent aux frontières avec la Syrie.
Cette volonté de s’en remettre à l’État paraît sous-tendre les discours des différentes parties. Ainsi, cheikh Ahmad el-Assir a insisté hier sur le caractère pacifique de la manifestation à laquelle il a appelé dimanche, en coordination avec les institutions officielles et sécuritaires. « Ce n’est pas un appel à la grève », a-t-il souligné. La figure salafiste a rendu visite dans ce cadre au mohafez du Liban-Sud Nicolas Bou Daher, à Saïda. Dans ce contexte, le ministre de la Jeunesse et des Sports Fayçal Karamé a affirmé, dans une interview accordée au quotidien al-Anba’, que « la seule solution à la crise de Tripoli est de nature sécuritaire, et la couverture de l’armée est nécessaire pour préserver la stabilité ».
Par ailleurs, une délégation de l’ambassade d’Autriche s’est rendue hier au poste frontalier de Masnaa. Selon des informations du site NowLebanon, l’ambassadrice d’Autriche Ursula Varinger faisait partie de la délégation qui a voulu examiner le mode de fonctionnement de ce poste, ainsi que les techniques utilisées.
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