The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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April 17, 2010

April 17, 2010 - L'Orient le jour - Entre les rumeurs sur le TSL et l’accusation de détenir des Scud, un même plan, selon le Hezbollah

ÉCLAIRAGE
Par Scarlett HADDAD |

Les apparences sont sauves et, en surface, le calme règne. Mais nul n'ignore que le bras de fer autour des armes du Hezbollah continue sous diverses formes et avec une intensité variable. Selon une source diplomatique libanaise, tout ce qui se passe depuis des mois reflète l'existence d'un même plan israélo-américain visant à mettre en difficulté le Hezbollah. Tantôt, un camp marque des points, tantôt c'est au tour de l'autre de le faire, mais la lutte se poursuit et ne semble pas devoir prendre fin dans un proche avenir. Les personnalités réunies autour de la table de dialogue ont eu beau tenter de limiter le débat à la stratégie nationale de défense, les positions restent globalement les mêmes. Le Hezbollah peut donc estimer avoir rallié autour de ses positions une grande partie des participants à la conférence de dialogue de jeudi, comme le président de la République et le chef du PSP, mais « la ligne de démarcation » reste globalement la même et les divergences déclarées ou non portent toujours sur les armes du Hezbollah, sous couvert de trouver le meilleur moyen de défendre le Liban.
D'ailleurs, selon la même source diplomatique, la satisfaction du Hezbollah n'a pas duré longtemps. À peine a-t-il réussi à circonscrire la vague de rumeurs portant sur l'éventuelle implication de certains de ses éléments dans l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri qu'un nouveau thème a surgi, véhiculé aussi par des médias arabes et étrangers, portant sur son approvisionnement en missiles Scud via la Syrie. Les menaces n'ont pas tardé à pleuvoir sur le Liban, en provenance d'Israël, mais aussi des États-Unis et même la France s'est jointe à ce « concert des nations » pour rappeler combien la possession par le Hezbollah de ce type d'armes constitue une menace inacceptable pour l'État hébreu.
Pour l'instant, le Hezbollah refuse de faire des commentaires, respectant la politique qu'il suit depuis 2006 au sujet de ses propres armes : pas question de fournir à Israël la moindre indication à ce sujet, le suspense faisant partie de « la guerre psychologique ». En même temps, il se déclare prêt à toutes les éventualités et n'écarte pas la possibilité d'une nouvelle agression israélienne contre le Liban, tout en rappelant toutefois l'équation posée par son secrétaire général : au bombardement de l'aéroport Rafic Hariri correspondra celui de l'aéroport Ben Gourion, etc. Il considère en tout cas qu'il existe un plan pour le maintenir en état d'alerte et sous pression.
Des sources proches de l'ex-opposition précisent ainsi qu'au cours des dernières semaines, des rumeurs insistantes ont circulé dans les médias et, selon les propres termes de Nasrallah, dans les salons politiques, sur une prochaine publication de l'acte d'accusation du procureur du TSL Daniel Bellemare. Les rumeurs mettaient en cause des membres du Hezbollah. Un émissaire spécial du TSL est d'ailleurs venu au Liban pour sonder le Hezbollah et s'entretenir avec lui de cette « piste ». Une réunion aurait ainsi eu lieu entre un représentant du parti et l'émissaire du TSL et ce dernier aurait entendu des propos très fermes sur le refus du Hezbollah de toute accusation dirigée contre l'un de ses membres. Il aurait même affirmé à son interlocuteur qu'il considère toute accusation portée contre lui comme s'inscrivant dans le cadre des pressions exercées sur lui pour le faire renoncer à sa résistance contre Israël. Il aurait aussi déclaré que de telles accusations, même portant sur de simples éléments du parti, sans mettre en cause le commandement, sont fabriquées de toutes pièces et ont des objectifs politiques. Les sources de l'ex-opposition ajoutent que le but principal de toute cette campagne était de pousser le Hezbollah à accepter un compromis autour de ses armes, comme l'a d'ailleurs laissé entendre Nasrallah dans son entretien avec la chaîne al-Manar. Mais la réponse du parti a été claire et après la réunion qui s'est tenue dans la plus grande discrétion, les rumeurs se sont affaiblies et les médias sont passés à un autre sujet, celui des missiles Scud. Si cette nouvelle campagne ne porte pas ses fruits, un autre sujet sera trouvé, pour tenter de mettre en difficulté le Hezbollah. D'ailleurs, sur ce dossier aussi, la riposte a été ferme. Comme lors de la dernière série de menaces que Damas, Téhéran et le Hezbollah avaient affrontées de concert à travers la fameuse rencontre entre Assad, Ahmadinajad et Nasrallah, les autorités syriennes ont aussi réagi fermement, démentant vigoureusement les rumeurs sur l'approvisionnement du Hezbollah en missiles Scud via leur territoire. Ce message sera-t-il suffisant pour faire baisser la tension avec Israël ?
Il est sans doute encore trop tôt pour se prononcer sur cette question. Mais de toute façon, les sources proches de l'ex-opposition expliquent que le Hezbollah s'attend à d'autres tentatives destinées à l'embarrasser ou à l'isoler. C'est pourquoi, la priorité est actuellement pour lui de préserver l'harmonie interne et de consolider ses positions à travers le plus large éventail possible d'alliances, tout en évitant de répondre directement à ses détracteurs, pour ne pas envenimer le débat et se mettre en première ligne...

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