Durant cinq jours, 230 rotariens du monde entier se sont retrouvés au Liban. Au programme, un dîner de gala certes, des réunions avec des rotariens libanais et une tournée du pays. Ainsi, le groupe s'est rendu au Liban-Sud, au Liban-Nord et dans la Békaa. Il a aussi visité la grotte de Jeita et le Musée national. Cette visite devrait encourager les rotariens, étrangers ou d'origine libanaise, à financer certains projets dans le pays.
Nicolas Choueiri, président du comité organisateur de l'initiative « ensemble pour le Liban », a souligné dans un entretien avec L'Orient-Le Jour que l'association « a notamment pour but de créer des liens entre rotariens du Liban et ceux de la diaspora, ainsi qu'avec les rotariens amis du Liban, qui ont toujours exprimé leur soutien à notre pays ». Il a aussi noté que « c'est la première fois qu'une telle initiative a lieu au Liban ». Il a notamment indiqué que « l'événement se prépare depuis un an. Il a fallu créer le concept, préparer un logo, envoyer les invitations... Dans ce cadre, le comité est entré en contact avec toutes les revues rotariennes du monde et avec les gouverneurs des districts. Un site web a été aussi mis en place ». Il a souhaité que « cet événement, qui a duré cinq jours au Liban, puisse renforcer les liens entre les rotariens locaux et du monde afin qu'ils parviennent à développer divers projets ensemble », notant que le comité œuvrera pour que ce genre d'événement se tienne chaque année. En tout, 225 rotariens venus de 15 pays ont participé à l'initiative « ensemble pour le Liban ».
Wehbé Azar, ancien président du club Rotary de Beyrouth métropolitaine, a indiqué dans un entretien avec L'Orient-Le Jour que « le Rotary est composé de 32 000 clubs dans le monde, regroupant un million deux cent mille adhérents. Le Liban compte 600 membres divisés en 24 clubs. Fondé en 1905 dans l'Illinois par Paul Harris, le Rotary a vu le jour au Liban en 1935. Il a eu de prestigieux présidents, notamment Khatchik Babikian, Francis Kettaneh, Wahib Ninni et Ignace Mouawad ».
Concernant l'événement organisé à Beyrouth, il a souligné qu'il « a pour but de permettre aux rotariens d'origine libanaise de renouer avec leur pays et aux rotariens étrangers d'effectuer des contacts avec les Libanais, et ce dans le but notamment de mettre en place et de financer des projets humanitaires et de développement durable dans tout le pays ».
Il a affirmé que les rotariens qui étaient présents à la réunion de Beyrouth viennent des quatre coins du monde, notamment des États-Unis, de France, de Suisse, de Belgique, d'Italie, d'Allemagne, des Pays-Bas, des Émirats arabes unis, d'Égypte, de Turquie, du Venezuela, du Maroc, du Brésil, de Grèce et de divers pays d'Afrique, dont la Côte d'Ivoire.
Le Liban fait partie du district 2 450 qui regroupe dix autres pays : la Jordanie, les Émirats arabes unis, Chypre, l'Arménie, la Géorgie, le Soudan, Bahreïn, l'Égypte et la Palestine. Les membres de ces pays se rencontrent une fois par an lors d'une conférence. En février 2011, le Rotary tiendra une réunion sur la paix. Elle aura lieu à Charm el-Cheikh.
Des projets humanitaires et de développement
Assem Abdelrazzak est le gouverneur du district 2 450. Il était à Beyrouth pour l'occasion. Il a affirmé à L'Orient-Le Jour qu'un « tel rassemblement constitue une occasion pour faire connaître aux rotariens de l'extérieur les besoins du Rotary au Liban. C'est une façon de resserrer les liens, de rapprocher les pays et les continents et de renforcer la communication. Lors de ce genre de réunions, on peut trouver des financements pour des projets humanitaires relatifs notamment à l'éducation et à la santé ».
Il a souligné qu'en « Égypte, par exemple, le Rotary s'occupe de projets relatifs à la santé et à l'alphabétisation. En Arménie, l'organisation s'occupe de petits projets concernant les personnes âgées et les enfants dans le besoin ». Concernant le financement des projets, il a mis l'accent sur les fonds accordés dans les pays du monde entier par la Fondation Rotary. Au Liban, les projets financés par le Rotary s'élèvent à quelque 50 000 dollars chacun.
Jamil Mouawad, président du Rotary Club de Zghorta-Zawiyé, a indiqué que « les réunions de l'organisation ont notamment pour but de renforcer les liens entre les rotariens alors que les projets de développement exécutés misent sur l'amélioration du niveau de vie des populations. Ils ont un caractère humanitaire. Au Liban, le Rotary aide notamment sur le plan de l'éducation, fournissant des bourses aux étudiants. Certains poursuivent leurs études à l'étranger et optent pour des diplômes relatifs à la paix et à la résolution des conflits, thèmes encouragés dans le monde entier par le Rotary », a-t-il ajouté. M. Mouawad a souligné également qu'au « Liban, le Rotary participe aussi à la mise en place de programmes relatifs à la filtration de l'eau dans les écoles ».
Reinard Fricke est ancien gouverneur du district d'Allemagne. Il a affirmé à L'Orient-Le Jour que « la réunion tenue au Liban revêt beaucoup d'importance, car le pays est sorti de la guerre et que cette visite constitue une occasion pour voir ce que les Libanais ont accompli depuis ». « Je suis Allemand, et je sais comme il est difficile de reconstruire un pays et d'œuvrer à la réunification de ses habitants », a-t-il dit. « Nos deux peuples se ressemblent. Ils ont vécu des moments difficiles, mais ils n'ont pas arrêté pour autant d'aimer la vie », a-t-il ajouté.
Gianni Jandolo, rotarien d'Italie, a mis l'accent sur l'importance de « la réunion tenue au Liban, car le pays se trouve au cœur de la Méditerranée et partage avec l'Italie des valeurs communes. Le Liban est également un exemple de coexistence ». Il a aussi souligné qu'actuellement « les Rotary Clubs italiens et libanais se préparent à lancer une initiative commune, qui devrait englober plus tard tous les pays du bassin méditerranéen ».
Kamal Chehayeb, originaire de Aley, vit depuis 1967 aux États-Unis. Rotarien depuis vingt ans, il est venu de Detroit pour prendre part à l'événement. Il a mis l'accent sur les projets financés par l'organisation, notamment pour aider les jeunes et pour le développement dans le monde. Il a souligné que « le Rotary Club de Michigan - Detroit avait remis 400 000 dollars au Liban. Grâce à cette coopération, un projet a été mis en place à Aley ».
Le séjour des rotariens venus des quatre coins de la planète a été entamé par une séance inaugurale tenue à l'hôtel Habtoor. Lors de cette séance, Nicolas Choueiri, président du comité organisateur, Ronald Farra, deux fois représentant du gouverneur du district, et Farid Gibran, ancien gouverneur du district, avaient pris la parole.