The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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February 24, 2010

L'Orient Le Jour - Berry aurait proposé que le vote à 18 ans ne s’applique qu’une fois acquis le droit de suffrage des émigrés

Comme on s'y attendait, le rejet au Parlement de la proposition de l'abaissement de l'âge de vote a suscité hier de multiples réactions de la part des différentes formations politiques qui, pour la plupart d'entre elles, ont affirmé « comprendre », en le légitimant, le refus des chrétiens.
Seules quelques voix timides ont dénoncé le retour aux considérations confessionnelles, la position des partis chrétiens n'étant rien que l'expression « d'une crainte d'autant plus injustifiée en présence du principe constitutionnel de la parité ».
C'est l'avis exprimé par le député de la Jamaa islamiya, Imad el-Hout, qui a affirmé que l'abstention de certaines parties de voter favorablement pour cette proposition « n'est pas une attitude saine car elle signifie que nous continuons de réagir à travers les prismes confessionnels ».
Premier à exprimer sa déception, le chef de l'État, qui a regretté ce qui s'est passé au Parlement, « surtout que le projet a déjà fait son chemin constitutionnel en Conseil des ministres d'abord, puis au Parlement où il a été transmis ». Le président Sleiman, qui a réitéré son « attachement au projet d'accorder le droit de vote aux Libanais résidant à l'étranger », déjà avalisé dans le cadre du projet de loi électorale et qui devrait être appliqué lors des prochaines élections parlementaires, a également exprimé « son approbation de la loi sur la récupération des émigrés de leur nationalité libanaise », comme il l'avait déjà certifié lors de son discours d'investiture, promesse reprise par la suite dans les déclarations ministérielles. Pour le chef de l'État, ce qui est visé à travers ces deux propositions « n'est pas tant de parvenir à réaliser un équilibre confessionnel qui ne sera probablement pas atteint, mais plutôt la volonté de faire participer les émigrés, notamment les jeunes d'entre eux, aux affaires publiques tout en restituant la nationalité à ceux qui l'ont perdue ».
Par ailleurs, une source parlementaire, qui a voulu garder l'anonymat, s'est étonnée des « larmes qui ont coulé à l'issue du refus de l'adoption de la proposition de l'abaissement de l'âge de vote », se demandant, dans un entretien publié sur le site Internet Nowlebanon, pourquoi l'ensemble des parties comptent relancer à nouveau cette proposition, sachant que l'option de retirer le projet du gouvernement, en vue d'un examen plus approfondi, existait. Le second choix offert par le président de la Chambre, Nabih Berry, en dernière minute, « consistait à adopter la proposition tout en consacrant dans les procès-verbaux du Parlement et au nom de l'Assemblée tout entière qu'elle ne s'appliquera qu'une fois acquis le droit des émigrés d'exercer leur droit de vote. Or, cette seconde option a également été refusée », a ajouté la source.
Le bloc parlementaire du Courant du futur, dont les membres se sont réunis hier sous la présidence de l'ancien chef de gouvernement, Fouad Siniora, a publié un communiqué dans lequel il affirme son attachement à l'abaissement de l'âge de vote permettant aux jeunes de 18 ans de participer à la vie politique. En même temps, précise le communiqué, en s'abstenant de voter sur cette proposition, les membres du bloc ont voulu « insister sur la nécessité de préparer le climat au niveau national afin que l'application de cette mesure puisse obtenir à l'avenir l'accord de toutes les parties et partenaires de la nation, de manière à rassurer préalablement tout le monde tout en assurant leur participation au vote ». Les membres du bloc ont exprimé par ailleurs leur satisfaction de voir les mesures prises en vue du vote des Libanais résidant à l'étranger « aboutir à partir des prochaines élections parlementaires de 2013 ».
Pour sa part, le député du Hezbollah, Hassan Fadlallah, a estimé que la divergence des positions autour de l'abaissement de l'âge de vote « n'affectera aucunement » la relation entre le parti chiite et le Courant patriotique libre, sachant que le Hezbollah a voté en faveur de la proposition alors que le CPL s'est abstenu.
Ce qui importe, a ajouté le député, « est d'œuvrer de manière à ce que cette proposition puisse faire un jour une quasi-unanimité afin d'éviter les polarisations ». M. Fadlallah a en outre précisé que les membres de son bloc parlementaire n'ont pas exprimé lundi « un vote partisan ou confessionnel. Nous sommes tout simplement cohérents avec nous-mêmes et fidèles au principe », a-t-il dit, en rappelant que les blocs parlementaires « doivent exercer leur droit à partir de leurs propres calculs et considérations », chacun étant libre d'exprimer son opinion comme il l'entend.
Le membre du Bloc du changement et de la réforme, le député Ziad Assouad, a de son côté indiqué que l'abaissement de l'âge de vote et la participation des émigrés aux élections incarnent un droit naturel reconnu dans les pays développés, permettant aux jeunes de faire valoir leurs opinions politiques.
Pour sa part, le membre du Rassemblement démocratique, le député Mohammad Hajjar, a rappelé que les différentes parties politiques avaient préalablement convenu de l'abaissement de l'âge de vote. « Or, lorsque le projet a été soumis au vote, certaines parties ont tenu à établir un lien politique entre cette question et le mécanisme permettant aux Libanais résidant à l'étranger de voter. » Et de relever que les attitudes constatées lundi au Parlement ont clairement révélé une position unifiée des parties chrétiennes qui ont refusé le projet. Et le député de préciser que « certains parmi les parlementaires chrétiens ont lié l'abaissement de l'âge de vote à la concrétisation du mécanisme permettant le vote des Libanais résidant à l'étranger, d'autres au droit des émigrés de récupérer leur nationalité, d'autres encore aux deux propositions en même temps », soulignant que ces positions reflètent « la crainte d'un parti politique précis par rapport à l'application de la parité ». Tout en affirmant comprendre ces hantises, M. Hajjar a indiqué que le bloc joumblattiste « n'a pas voulu affronter la position unifiée des chrétiens par un alignement musulman », de même qu'il n'a pas voulu que cet amendement puisse créer des divisions internes.
Commentant de son côté la diversité des attitudes lors du vote au Parlement, le ministre d'État, Waël Bou Faour, a noté que cela « ne suffit par pour autant pour parler de renversement d'alliances en présence ». « La question de l'abaissement de l'âge de vote a certes pris un cachet différent en créant de nouveaux alignements, mais qui ne sont cependant pas permanents. On ne peut pas dire pour autant qu'il s'agit d'un prélude à un changement du paysage politique à l'avenir. »
L'ancien chef de gouvernement, Sélim Hoss, a enfin estimé que le refus du projet « est une condamnation du Parlement », rappelant au passage que la proposition soumise avait déjà bénéficié d'une quasi-unanimité au sein des formations politiques.

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