The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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April 1, 2010

April 1, 2010 - L'Orient le jour - Nasrallah : Oui mais, à une collaboration avec le TSL

Assassinat Hariri Le Hezbollah a confirmé la convocation de ses cadres par le Tribunal spécial sur le Liban dont il a vivement critiqué l'action, tout en s'engageant à collaborer avec les enquêteurs. Une collaboration quand même conditionnée.


Même si les messages qu'il a adressés étaient nombreux, ce sont deux objectifs principaux, qui se rejoignent, que le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a voulu atteindre à travers son apparition télévisée, hier soir sur al-Manar : barrer la voie aux diverses interprétations qui ont ponctué la convocation de cadres de son parti par le bureau du procureur général du Tribunal spécial sur le Liban, pour les besoins de l'enquête sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre, Rafic Hariri, et descendre la mission du TSL afin de mettre en relief ce qu'il considère comme une politisation de son action.
Hassan Nasrallah a ainsi confirmé que 12 cadres et proches de son parti ont été récemment convoqués pour les besoins de l'enquête et que six autres le sont de nouveau, avant de rappeler que d'autres avaient été convoqués pour les mêmes raisons en 2005, 2008 et 2009, mais que « c'est la première fois que cette démarche suscite autant de bruit ». Il n'a pas voulu révéler leur identité ou le motif de leur convocation, se contentant de préciser qu'ils l'ont été à titre de témoins et non pas de suspects. « Nous avons demandé au TSL de respecter le secret de l'instruction et nous faisons de même. Jusqu'à nouvel ordre, nous ne révélerons pas de noms ou la teneur de l'enquête », a-t-il dit, en indiquant que des représentants du bureau du procureur général et du Hezbollah ont tenu une réunion « semi-formelle pour discuter de tout ce qui se dit dans la presse et les salons et pour dissiper certaines appréhensions ».
Le dirigeant du parti de Dieu a ensuite dénoncé « certaines accusations politiques médiatiques » lancées contre son parti, en rappelant d'anciennes révélations de la presse européenne et arabe au sujet d'une éventuelle implication du Hezbollah dans l'assassinat de Rafic Hariri. Il a notamment cité Le Figaro, Der Spiegel, et as-Siyassa, et insisté sur le fait que leurs informations étaient toutes attribuées à des sources de l'enquête, du tribunal ou des proches de l'enquête.
Cet exposé lui a permis de mettre l'accent sur le fait que son parti est victime d'une campagne politique, à l'instar de celle qui avait été menée, selon lui, contre la Syrie et les quatre généraux, et de critiquer le processus suivi pour l'enquête sur l'attentat du 14 février 2005. « Des forces régionales et locales ne sont pas étrangères à la campagne menée contre le Hezbollah », a-t-il accusé, en faisant remarquer que « tout ce qui a été répercuté dans les salons et les médias au sujet du déroulement de l'enquête a fini par se produire ». Hassan Nasrallah a sans ambages accusé le TSL d'avoir laissé filtrer ces informations. « Certaines personnes qui collaborent avec le tribunal sont proches de certains services de sécurité, ainsi que de nombreux leaders politiques et journalistes », a-t-il affirmé. « C'est le bureau du procureur et le tribunal qui sont responsables de tout ce qui se dit et qui s'écrit », a-t-il encore insisté, tout en considérant ces « indiscrétions comme étant normales étant donné que le TSL est composé de personnes appartenant à plusieurs nationalités, et qu'il se peut qu'il y ait des conflits entre elles ». « Comment expliquer sinon les nombreuses démissions au sein du tribunal ? » s'est-il interrogé.

Une feuille de route
Le secrétaire général du Hezbollah est ensuite tombé à bras raccourcis sur la commission internationale d'enquête « qui n'a pas œuvré de façon professionnelle dès le départ », reprochant aux enquêteurs de s'« être fixé pour seule cible la Syrie et les quatre généraux » et d'avoir « compté pendant quatre ans sur les dépositions de faux témoins ». « Un des enquêteurs a même tenté en vain de conclure un marché avec le général Jamil Sayyed. La commission a voulu conclure des marchés au service, non pas de la vérité, mais de certaines parties », a accusé Hassan Nasrallah, avant de fixer une sorte de feuille de route en quatre points à laquelle le tribunal devrait, selon lui, se conformer : « Juger les faux témoins pour barrer la voie à d'autres à l'avenir, juger leurs instigateurs, ainsi que ceux qui ont laissé filtrer des informations à la presse et rendre justice aux personnes injustement accusées et détenues », dans le cadre de l'enquête.
Selon lui, la collaboration du Hezbollah avec les enquêteurs est tributaire, à long terme, de la concrétisation de ces conditions. « Si le processus jusque-là suivi demeure inchangé, nous serons en droit d'adopter une autre position », a-t-il averti. À court terme, le parti de Dieu reste toutefois déterminé à collaborer avec le TSL, pour diverses considérations a assuré Hassan Nasrallah. « Nous voulons, à l'instar de tous les Libanais, connaître la vérité sur l'assassinat de Rafic Hariri, à travers lequel c'est la Syrie, la région et nous-mêmes qui étions principalement visés. Nous sommes soucieux d'empêcher que l'enquête ne suive une fausse direction et notre collaboration peut être utile sur ce plan, sans compter que si nous ne collaborons pas avec les enquêteurs, la campagne menée contre nous s'intensifiera, même si nous n'avons rien à craindre. »
Le secrétaire général du Hezbollah a en outre évoqué le dossier des accords de sécurité entre le Liban et les États-Unis et donné lecture d'extraits de leurs clauses pour expliquer pourquoi ils constituent une atteinte à la souveraineté libanaise et une humiliation pour les FSI. « Personne ne veut affaiblir celles-ci. Au contraire. Pour cette raison, nous n'acceptons pas que des conditions leur soient imposées », a-t-il dit.
Il a expliqué par ailleurs les raisons de la participation de son parti à la conférence nationale de dialogue, affirmant que si celle-ci avait été convoquée pour discuter des armes de son parti et non pas de la stratégie de défense, il l'aurait boycottée.
Hassan Nasrallah n'a pas voulu s'étendre sur la visite du chef du PSP, Walid Joumblatt, à Damas, se contentant d'indiquer qu'elle est dans l'intérêt du Liban et des relations libano-syriennes.
Concernant les municipales, il a enfin indiqué que son parti est prêt à s'y engager, mais qu'il ne s'opposera pas à un éventuel report si une entente se dégage à ce sujet. « Il vaut mieux que les élections se déroulent sur base des réformes qui seraient introduites à la loi, après un report technique de deux ou trois mois », a-t-il conclu.

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