The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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April 6, 2010

L'Orient le jour - Roumieh prison worries Minister Baroud, April 6, 2010

D’une mutinerie à l’autre, la prison de Roumieh inquiète le ministre Baroud


Encore une mutinerie à Roumieh ! Profitant d'un moment d'inattention d'un de leurs geôliers, des détenus de droit commun dans ce centre d'incarcération ont réussi à prendre ce dernier et deux autres agents de l'ordre en otages, afin de protester contre leurs conditions de détention.
Le mouvement de révolte s'est produit dans la nuit de dimanche à lundi. Suivie de près par le ministre de l'Intérieur, Ziyad Baroud, et le directeur général des Forces de sécurité intérieure, le général Achraf Rifi, qui ont demandé aux Guépards (al-Fouhoud) forces spéciales des FSI, de se tenir prêts pour une éventuelle intervention ; La mutinerie devait cependant prendre fin quelques heures plus tard, sans que le recours à la force ne s'avère nécessaire.
« Ce sont les détenus eux-mêmes qui ont fini par se rendre, lorsqu'ils ont constaté qu'on refusait de négocier avec eux », a déclaré M. Baroud à L'Orient-Le Jour, précisant qu'une des sentinelles avait relâché sa vigilance, ce qui lui a coûté sa liberté ainsi que celle de deux de ses collègues.
Il faut dire que les mutineries sont devenues depuis quelques mois monnaie courante à Roumieh, où 4 000 prisonniers sont détenus dans un centre équipé initialement pour en accueillir 1 050.
Le ministre, parfaitement conscient de ce problème, affirme comprendre et soutenir les droits des détenus ; il assure qu'il ne peut pas tolérer les actes de sédition comme moyen de protestation. Dans ce contexte, il s'est fait un point d'honneur de ne jamais négocier avec les protestataires.
Parallèlement, il s'efforce, dans la mesure de ses moyens et des prérogatives de son département, d'améliorer, autant que faire se peut, les conditions de détention à Roumieh, comme ailleurs dans les centres d'incarcération du pays. Ce qui ne l'empêche pas d'être soumis, à chaque fois qu'un problème se pose, que ce soit à la prison de Roumieh, ou à celle de Zahlé, au feu roulant des critiques de personnes qui oublient que le règlement du problème des prisons au Liban n'est pas la responsabilité d'un seul département, mais qu'il doit être le fruit d'efforts communs menés par le Conseil des ministres, notamment les ministères de l'Intérieur, de la Justice, de la Santé et des Affaires sociales et du Parlement, pour devenir une réalité.
Jusque-là, la responsabilité de l'état lamentable des centres de réclusion et des piteuses conditions dans lesquelles les prisonniers vivent est attribuée au seul ministère de l'Intérieur. « Je suis profondément attaché aux droits des détenus », insiste M. Baroud, affirmant qu'il œuvre en silence depuis plusieurs mois pour améliorer leurs conditions de détention.
Il est sans doute le seul ministre de l'Intérieur à avoir effectué une tournée dans les prisons, visité les cellules et pris connaissance des doléances de leurs occupants. Selon ses explications, le transfert de la gestion de ce dossier au ministère de la Justice n'est pas suffisant pour régler le problème. Ce qu'il faut, dit-il, c'est une administration spécialisée des prisons.
Sa mise en place serait sans doute une des recommandations qui sera faite au Conseil des ministres. M. Baroud doit soumettre, dans une quinzaine de jours, au gouvernement un rapport détaillé sur les prisons au Liban, avec des solutions à la clé, formulées sous forme de recommandations. « Nous avons mise en place une équipe spécialisée pour élaborer ce rapport exhaustif qui doit constituer une sorte de feuille de route à suivre », explique-t-il.
S'il dit que Roumieh, aménagée pour accueillir 1 050 prisonniers, en accueille aujourd'hui 4 000, il insiste sur le fait que ce n'est pas seulement ce chiffre, aussi terrible soit-il, qui est alarmant. « Ce qui est réellement alarmant, c'est que 70 % de ces détenus attendent toujours d'être jugés », dit-il.
Il est légitime dès lors de penser que quelles que soient les mesures préconisées par le ministère de l'Intérieur, le dossier des prisons ne sera réellement réglé que s'il est associé à une réforme judiciaire permettant une accélération des procédures légales. On pense, entre autres, à une réforme du code de procédure pénale.
En attendant un véritable chantier de réformes, le département de M. Baroud exécute de petits projets à même d'améliorer un peu les conditions de détention à Roumieh. L'aménagement d'une cuisine centrale, financée par le gouvernement italien, via son ambassade à Beyrouth, en est un. Les prisonniers se plaignaient de la qualité de leurs repas qui leur sont servis froids de surcroît. La nouvelle cuisine, explique M. Baroud, leur permettra non seulement d'avoir des repas chauds, mais les occupera également.
Parallèlement, le ministre est entré en contact avec le ministère de la Santé, pour obtenir que des médecins visitent régulièrement les prisonniers, ainsi qu'avec des centres hospitaliers universitaires, dans le même but.
À moyen terme, deux nouveaux centres de détention doivent être construits, l'un au Liban-Sud et l'autre au Liban-Nord. Le ministère de l'Intérieur a obtenu 19 milliards de livres à cette fin.

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