Du Caire est parvenue hier une déclaration inhabituelle de Walid Moallem. Ce dernier y affirme en substance que la Syrie fait la distinction entre l'acte d'accusation et l'inculpation proprement dite, et que la Syrie ne contestera pas des accusations basées sur « des preuves tangibles et irréfutables ».
Les observateurs ont interprété cette déclaration comme une façon pour la Syrie de prendre ses distances à l'égard du Hezbollah, du moins au niveau des déclarations publiques. État membre de l'ONU, la Syrie ne peut se permettre de suivre le Hezbollah dans ses attaques contre les Nations unies et la communauté internationale, assurent ces sources.
Au Liban, une déclaration hier du numéro 2 du Hezbollah, Mohammad Raad, a intrigué les milieux politiques, qui se demandent si sa teneur ne s'adresse pas, indirectement, à Damas. Dans sa déclaration, M. Raad affirme que le Hezbollah est en mesure de contrer tout « coup de poignard dans le dos » qui pourrait lui être porté.
La déclaration de Walid Moallem, en tout cas, confirme que des progrès sont accomplis sur la voie d'une solution médiane à la question des faux témoins présumés et, essentiellement, à celle de l'acte d'accusation prévu pour la mi-décembre. Cette solution médiane consisterait, pour la Syrie, à convenir qu'un acte d'accusation bien établi et comprenant des preuves irréfutables ne pourrait pas ne pas emporter son adhésion. En échange, M. Hariri lâcherait du lest sur la question des « faux témoins », un procès dont l'opposition veut se servir pour ternir la réputation d'un certain nombre de personnalités haut placées, accusées d'avoir « fabriqué » le dossier en vertu duquel la Syrie avait été accusée du meurtre de Rafic Hariri et de l'arrestation des quatre généraux.
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