Le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, a affirmé hier au micro de La Voix du Liban que les réactions possibles à la publication de l'acte d'accusation, dans l'affaire de l'assassinat de Rafic Hariri, ne doivent pas empêcher la justice de se prononcer.
« Il est possible que la publication de l'acte d'accusation ait des conséquences, mais la justice est la justice et elle doit suivre son cours », a affirmé le patriarche. Prié de dire s'il redoutait une réédition des troubles du 7 mai 2008, le patriarche a ajouté : « Certes, si des jugements sont émis à l'encontre de quelques-uns, ces derniers vont protester, mais il n'empêche, la justice est la justice. »
Par ailleurs, répondant à des questions sur la parité entre chrétiens et musulmans au Parlement, sur laquelle le Premier ministre insiste, le patriarche a affirmé : « Nous remercions le Premier ministre pour ce qu'il a dit, mais si le nombre des chrétiens diminue beaucoup, des voix vont s'élever pour affirmer qu'ils doivent être traités en conséquence, comme c'est le cas pour d'autres communautés. »
Et d'ajouter : « L'équilibre numérique entre chrétiens et musulmans au Liban doit rester dans des normes raisonnables, si l'on tient au principe de la parité. Par contre, si l'on adopte le principe des trois tiers, à terme, il faudra parler des quatre quarts, et un jour les chrétiens disparaîtraient de la scène. Mais cela, évidemment, dépend d'eux et de leurs compatriotes. » Mgr Sfeir a donc invité les chrétiens « à rester au Liban, afin qu'ils continuent à compter dans la répartition des fonctions officielles qu'ils occupent ».
Enfin, le patriarche a affirmé que l'instance suprême de recours doit rester l'État, estimant que « si chaque fraction insiste pour étendre son autorité sur une région, voire sur le Liban tout entier, nous serions en présence d'une mesure sortant de l'ordinaire et des traditions communément admises. Mais ces choses-là sont laissées au gouvernement et au chef de l'État ».
Commentant les propos du patriarche maronite, le secrétaire régional du parti Baas prosyrien, Fayez Chokr, a affirmé « espérer que ces propos ne sont pas exacts, mais déformés ».
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