The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

Search This Blog

November 25, 2010

L'Orient le Jour - Maybe a paradoxical foretaste of Bellemare's conclusions... - November 25, 2010

Une bombe sonore ou à retardement ? Ou, au contraire, un accélérateur de particules pour précipiter le Liban dans le chaos avant l'acte d'accusation, dont la publication s'en trouverait compromise ? On se perd certes en conjectures sur le pavé que la CBC canadienne, organe officiel, a lancé dans la mare. Plongeant notre pays dans une inquiétude qui frise l'angoisse.
L'enquête de cette chaîne et son rapport dépassent de loin les rumeurs non vérifiées du Der Spiegel allemand qui avait été le premier à pointer du doigt le Hezbollah. Un élément à retenir : la mise en cause du colonel Wissam el-Hassan, à cause de son absence, couverte par un alibi présenté comme bancal (un examen de passage universitaire, à son grade et à son âge !), alors qu'il devait faire partie du convoi mortel. Mais l'important dans les soi-disant révélations de la CBC tient dans le dépistage, sinon le décryptage, des trois cercles concentriques de télécommunications par portables, chacun se voyant attribuer une couleur, que le Hezbollah aurait mis en place. Pour pister Rafic Hariri quatre ou cinq semaines déjà avant sa liquidation. Un système que le commandant des FSI Wissam Eid aurait découvert par ses seuls moyens, ce qui lui aurait coûté la vie, alors que son chef direct, le colonel Samir Chehadé, était blessé grièvement avant lui dans un autre attentat. Il avait remis ses conclusions à l'ONU, dont les enquêteurs, qui n'étaient pas parvenus à un tel déchiffrage, l'avaient alors qualifié de pur génie mathématique et informatique. Son rapport avait été un moment égaré. Mais tout aussi mystérieusement (la main des SR ?), le document avait refait surface. Ce qui explique peut-être l'assassinat de cet officier.


Attendue, la réaction du président Saad Hariri, fils du sang martyr et chef du gouvernement libanais, a été qu'il ne commente pas les bruitages médiatiques autour de la procédure judiciaire et ne s'en tient qu'à ce que le TSL peut avoir à en dire. Il a cependant tenu à réitérer sa pleine confiance au colonel Wissam el-Hassan, ancien chef de protocole de son père. Un gradé soupçonné par le Hezbollah et ses alliés d'avoir trempé dans l'affaire dite des « faux témoins ». Tandis que maintenant, la CBC laisse entendre qu'il aurait été de mèche avec le Hezbollah.
La chaîne fustige d'autre part le précédent chef d'enquête, Serge Brammertz, qui aurait longtemps bloqué l'enquête, présentée comme capitale, sur les réseaux de mobiles. Elle n'épargne pas non plus, pour frivolité et laxisme, le procureur Daniel Bellemare, pourtant canadien. Il répond que le rapport de la CBC le plonge dans une profonde inquiétude, car des vies humaines pourraient se retrouver en danger. Ajoutant, pour se défendre sans doute des reproches de laisser-aller, qu'il compte remettre sous peu, pour avis premier, le brouillon de son acte d'accusation au juge TSL de la mise en état, Daniel Franzen.
En gros, l'intervention de la CBC serait, selon des observateurs du cru, sinon une collusion, du moins une préparation de l'acte d'accusation, à l'approche de sa parution, les commissions ayant terminé leurs travaux. L'attaque dont elles ont fait l'objet dans la clinique de la banlieue sud a accéléré les choses. Au point que, selon des sources généralement fiables, certaines personnes répertoriées par les enquêteurs dont la sacoche a été arrachée ont été expédiées vite fait au vert à l'étranger.
Parallèlement, les critiques adressées par la CBC aux enquêteurs et au parquet du TSL ne seraient, selon les mêmes cadres, que de la poudre aux yeux, une diversion, une intox de plus. Car, selon ces analystes, il n'est pas possible que la chaîne ait pu se procurer des informations, vraies ou fausses du reste, sans un coup de pouce de taupes au sein du TSL. Mais d'autres spécialistes voient surtout, dans l'opération médiatique, la main de services secrets, encore non identifiés, plutôt que des fuites venant du personnel judiciaire international.

Équation
Entre-temps, la crise politique interne s'enlise. D'autant que la visite du Premier ministre turc, Erdogan, a servi de prétexte à un troisième report du Conseil des ministres hebdomadaire, l'opposition ayant décidé de bouder les séances tant que le dossier des présumés faux témoins ne serait pas retenu comme premier point de l'ordre du jour. Pour décider si c'est la Cour de justice, comme le 8 Mars l'exige, qui serait saisie, ou la justice ordinaire, comme le 14 Mars y consentirait. Ce qui, du reste, signifierait qu'au nom du principe de la séparation des pouvoirs, le Conseil des ministres n'aurait pas à intervenir. Ainsi qu'il est en droit de le faire quand il s'agit d'atteintes à la sûreté de l'État justiciables de la 
CJ, instance d'exception.
Toujours est-il que le parquet doit être en mesure d'initier techniquement la procédure en ouvrant une enquête. Selon le ministre de la Justice, Ibrahim Najjar, c'est chose faite depuis trois mois déjà, sans qu'on l'ait trop su. Car l'un des quatre officiers a porté plainte devant le juge d'instruction de Baabda contre un particulier déterminé pour faux témoignage et déposition mensongère. Le ministre confirme que toute personne se considérant lésée pourrait porter plainte, mais devant la justice ordinaire, comme cela a d'ailleurs été le cas pour l'officier en question.
Quoi qu'il en soit, la crispation politique en reste au même point, rendue encore plus dangereuse par l'affaire CBC. Dans les deux camps, on indique cependant que tous les espoirs restent placés dans les notables efforts extérieurs, chapeautés par l'initiative syro-saoudienne, visant à prévenir toute explosion après l'acte d'accusation. Selon des visiteurs retour de Damas, la Syrie a adressé de fermes messages de préservation du calme à ses alliés du cru. En leur répétant qu'il y va, finalement, de sa propre sécurité.
Dès lors, et pour tout dire, les conciliateurs se focalisent sur cette équation de donnant, donnant : la majorité s'engagerait à ne pas toucher à la résistance, pour en contester l'armement, après l'acte d'accusation. Et cela, au moins jusqu'à la libération de Chebaa. Tandis que le 8 Mars promettrait de ne pas provoquer de troubles. Ce qu'il devrait faire d'autant plus volontiers que l'armée réaffirme qu'elle ne permettrait en aucune manière que la paix civile se retrouve en balance. 

No comments:

Post a Comment

Archives