Arrivé dimanche en visite officielle en France, le général Michel Aoun, leader du CPL et député du Kesrouan, a été reçu hier à midi trente, et durant quarante minutes, par le président Nicolas Sarkozy.
En raison de l'arrivée imminente du Premier ministre grec, également en visite en France, le leader libanais n'a pas fait de déclaration en quittant le palais présidentiel. Il s'est rendu aussitôt au palais Bourbon où l'attendait le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, pour un entretien portant sur les relations franco-libanaises, notamment dans le domaine de la politique d'amitié en général et de la coopération parlementaire.
Sur le point fort de cette première journée du général Aoun en France - c'est-à-dire la rencontre de l'Élysée - on apprend de sources libanaises proches du CPL, en concordance avec des milieux proches de l'Élysée, que ce premier contact entre le président Sarkozy et son hôte a permis de clarifier un certain nombre de points sur la position de l'opposition libanaise, notamment au sujet du Tribunal spécial pour le Liban. À savoir les raisons de l'hostilité du 8 Mars à l'égard d'une instance internationale acceptée par le gouvernement libanais.
Et le général Aoun n'aurait pas manqué de développer un argumentaire sur l'attitude de son parti et des autres composantes de l'opposition libanaise, en commençant par expliquer que la crédibilité du TSL a été sérieusement ébranlée, selon lui, par ses premières enquêtes sur l'assassinat de Rafic Hariri, qui ont montré du doigt la Syrie, « sur la base de témoignages qui se sont avérés faux, avant de mettre en cause le Hezbollah ».
Le président Sarkozy aurait comme à son habitude écouté avec la plus grande attention les propos de son hôte, affirmant qu'il ne faudra pas pour autant rejeter en bloc le TSL. Le chef de l'État a réaffirmé qu'il veut garder le contact avec toutes les sensibilités politiques libanaises et rester à égale distance de tous les courants libanais.
Le général Aoun aurait exprimé, toujours selon les sources libanaises et françaises précitées, sa satisfaction au sujet du « réajustement de la politique française » - en particulier de l'Élysée - à l'égard de son parti, et il aurait souhaité l'ouverture d'une page nouvelle à ce niveau.
L'entretien aurait enfin permis au président Sarkozy de réaffirmer le soutien total et l'engagement de la France auprès du Liban pour la sauvegarde de son indépendance, de sa souveraineté et de son intégrité territoriale.
Après un échange de vues sur la crise libanaise et la situation dans la région, le président Sarkozy et son hôte auraient convenu d'un dispositif de suivi à travers les services présidentiels et les services diplomatiques, après la passation des pouvoirs entre le ministre sortant des Affaires étrangères et européennes, M. Bernard Kouchner, et Mme Michèle Alliot-Marie qui prendra dans les prochains jours les rênes des relations extérieures de la France.
Au programme du général Aoun dans les deux prochains jours, un déjeuner-débat organisé par l'Association de la presse diplomatique avec la participation de journalistes libanais et arabes, une émission sur LCI à l'invitation de Vincent Hervouet, et une rencontre avec les Libanais de France.
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