L'acte d'accusation que les Libanais attendent avec autant d'espoir que d'appréhension n'a pas encore été rendu public que le camp des loyalistes se projette déjà dans la phase de l'après-parution.
Le camp du 14 Mars se recentre sur les priorités libanaises, à savoir le maintien de la paix, notamment grâce aux efforts syro-saoudiens, la gestion de la période qui suivra la parution de l'acte d'accusation et les soucis quotidiens du citoyen lambda.
Le député Ahmad Fatfat a ainsi fait remarquer qu'il est désormais « clair » pour toutes les parties libanaises que « nul ne peut infléchir » l'action du Tribunal spécial pour le Liban (TSL) et que la parution de l'acte d'accusation est « irrévocable ». « C'est la période après la parution de l'acte qui est à gérer », a-t-il souligné, rappelant que Hassan Nasrallah l'avait également évoqué dans son dernier discours. « Toutes les parties misent essentiellement sur les efforts syro-saoudiens afin que la paix soit préservée », a encore déclaré le député du Bloc de futur.
Son collègue Ghazi Youssef a estimé pour sa part que « deux choses n'étaient pas négociables », d'abord, l'indépendance du Liban, ensuite « l'accord de Taëf ».
Il a également insisté sur la légitimité du TSL, rappelant les propos du ministre syrien Walid Moallem qui avait déclaré que la Syrie « accepterait un acte d'inculpation indiscutable ».
S'exprimant au micro de la Voix du Liban, M. Youssef a vu en outre que la crise essentielle dans laquelle se débat le pays reste « la situation économique et sociale », que le présent gouvernement a été formé justement pour « régler ».
Il a ainsi déploré que « ce dossier essentiel » ait été négligé, au profit d'autres affaires « politiques et judiciaires », renvoyant au Conseil des ministres « l'importance » d'apporter des solutions aux soucis des citoyens.
L'ancien député Ghattas Khoury a pour sa part rappelé à toutes les parties libanaises que préserver la paix est « un devoir » qui incombe à chacun, notamment « au gouvernement et à tous ceux qui se réunissent autour de la table de dialogue ».
Il a espéré à ce propos que toute initiative syrienne ou iranienne soit positive, soulignant « l'optimisme » de l'ambassadeur iranien Ghadanfar Abadi dont les propos « servent la paix civile ».
Sélim Sayegh
Du côté des Kataëb, on insiste absolument sur la règle de base qui est la justice. Ainsi, le ministre Sélim Sayegh souligne que « la justice est à la base de tout », rappelant que le député martyr Pierre Gemayel avait payé de sa vie son attachement à la justice, à travers sa position en faveur de l'édification du TSL.
M. Sayegh a réitéré « sa confiance totale dans le TSL », estimant que les Libanais « misent sur la justice » afin d'éloigner « le spectre du terrorisme ». Sélim Sayegh a enfin salué l'armée libanaise qui parvient à « tranquilliser » les citoyens, notamment grâce aux propos responsables du commandant de l'armée, Jean Kahwagi, qui assure vouloir « veiller à la paix civile ».
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