Le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Moallem, a affirmé hier que son pays ne s'opposerait pas à un acte d'accusation issu du Tribunal spécial pour le Liban qui serait basé sur des « preuves tangibles ».
« Personne ne s'opposera à un acte d'accusation basé sur des preuves irréfutables », a-t-il déclaré lors d'une réunion à Damas, répétant que le problème du TSL est « une affaire libanaise et non syrienne ». « Les déclarations et articles de presse évoquant des spéculations autour de l'acte d'accusation, avant sa parution, visent à politiser le tribunal et à déstabiliser le Liban », a ajouté le ministre, qui a tenu à faire la distinction entre l'inculpation - où l'on se trouve en présence de suspects et non d'accusés, et au cours de laquelle « le procureur peut en élargir ou réduire la teneur » - et l'acte d'accusation à proprement parler.
« Lorsque l'on entend en Israël et dans la presse occidentale des propos sur l'avènement de l'inculpation, il apparaît clair que l'objectif visé est d'affaiblir la résistance et de déstabiliser le Liban », a-t-il précisé.
M. Moallem a affirmé qu'il y avait « une coordination » entre la Syrie et l'Arabie saoudite pour apaiser les tensions au Liban, mais que « les Libanais eux-mêmes devaient chercher l'intérêt de leur pays ». Et le ministre de réitérer l'idée que « la sécurité et la stabilité de la Syrie dépendent étroitement de la sécurité et de la stabilité du Liban ». Il a affirmé à ce propos que le président syrien Bachar el-Assad accorde « la priorité à la stabilité du Liban surtout qu'il existe actuellement une étroite coordination entre Damas et Riyad en vue de la réalisation de cet objectif ».
« Il existe d'autres acteurs sur la scène libanaise qui tentent de semer de fausses illusions dans l'esprit de certains Libanais », selon M. Moallem, qui faisait une allusion claire à l'Égypte.
« Ceux qui sont attachés à la stabilité et à la sécurité du Liban doivent soutenir la politique de la Syrie et de l'Arabie saoudite, qui ont pour objectif de trouver une solution globale aux divisions interlibanaises », a estimé M. Moallem.
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