The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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November 9, 2010

L'Orient le Jour - For the Government, the time for truth is here - November 9, 2010

Un an après sa formation, l'heure de vérité approche pour le gouvernement « d'entente nationale ». Réunis hier à Baabda, le président Michel Sleiman et le chef druze Walid Joumblatt ont passé en revue tous les scénarios susceptibles de sauver du coma cet impossible « centre » que le chef de l'État a tenté de constituer face aux deux grands blocs de la majorité et de l'opposition, et qui a réussi à donner vie au monstre à deux têtes qui nous a tenu lieu de gouvernement. Un centre que le chef du PSP a caressé le rêve de rejoindre, et même de consolider en y entraînant le président de la Chambre.
C'est dans un sursaut d'optimisme et en comptant sur la « baraka » du rapprochement syro-saoudien que le chef de l'État avait, la semaine dernière, reporté la réunion du Conseil des ministres à ce mercredi, en raison d'un empêchement horaire du Premier ministre, qui se trouvait à Londres. Trop content d'avoir gagné un report de la crise d'une semaine, à finalement bon marché, le président avait répondu à Nabih Berry, qui réclamait que la réunion reportée se tienne vendredi, ou lundi, qu'un report se fait « d'un mercredi à l'autre ».


Nous y voilà donc, et toujours rien. Barbe bleue aiguise ses couteaux, et du haut de sa tour, la République scrute un horizon où rien ne poudroie. Ni du côté de Damas ni de celui de Riyad, pas plus de Paris que de Washington, ne viennent les éléments d'une solution de compromis susceptible d'épargner au Liban une secousse politique majeure. Les efforts du dernier quart d'heure de John Kerry y parviendront-ils ? 
Conscient de la gravité de l'heure, les ténors du 14 Mars se sont retrouvés hier chez le Premier ministre, pour vérifier leur cohésion, qui est totale, et le bien-fondé de leurs options. Pas de doute ni d'hésitation. Samir Geagea l'a bien résumé hier : entre le tribunal et le gouvernement, le 14 Mars a choisi le tribunal, le choc frontal avec un Hezbollah aux abois qu'on dit capable de tout. En face, la détermination semble aussi grande : le torpillage du tribunal ou le chaos. 
Pourtant, entre l'implosion et l'explosion, un mince espace de légalité continue d'exister : le vote en Conseil des ministres. Ce vote, qui va contre le principe du consensualisme cher au chef de l'État, porte sur l'opportunité de traduire devant une cour de Justice les « faux témoins » qui ont induit en erreur les enquêteurs, au cours de la première phase de l'enquête sur l'assassinat de Rafic Hariri. Objectif : parasiter le TSL.
Pour les observateurs, ce vote n'a en fait d'autre but que de faire basculer Walid Joumblatt, une fois pour toutes, dans le giron de l'opposition. Car même dans ce cas, les jeux ne seront pas faits pour autant, puisque pour l'emporter, le Hezbollah a besoin d'une majorité absolue, c'est-à-dire de 16 voix, sur les 30 du cabinet. Or même avec les trois voix de M. Joumblatt, et en comptant sur le ralliement du ministre chiite proche du président Sleiman, Adnane Sayyed Hussein, il sera toujours loin du compte, avec seulement 14 voix. Inutile de préciser que M. Joumblatt fait tout pour éviter d'avoir à boire cette coupe amère.
La majorité, qui compte 12 ministres, elle non plus ne saurait gagner à sa cause trois ministres supplémentaires, à supposer qu'elle veuille d'un vote, ce dont elle se défend. En effet, ni ceux du bloc Joumblatt (3) ni ceux du chef de l'État ( 5) ne se rallieront à sa cause.
Le retrait de M. Hariri de la réunion est également une option que se réserve la majorité, pour faire échec au plan du Hezbollah, en cas de doute sur les pointages. Quelle que soit l'issue finale, une chose est sûre : la dualité du pouvoir qui s'est installée, sous prétexte d'entente nationale, doit céder devant une méthode de gouvernement plus rationnelle. Sur ce plan du moins, il y aura un vainqueur et un vaincu. 

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