The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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January 4, 2011

L'Orient le jour - Relance des spéculations politiques, en attendant la nouvelle date butoir du 15 janvier... - January 4, 2011

Par Scarlett HADDAD
De quoi l'année 2011 sera-t-elle faite ? Depuis qu'elle a pointé son nez, la question est sur toutes les lèvres. Mais face à l'incapacité de la classe politique d'y répondre, ce sont les voyants et autres astrologues qui occupent la scène médiatique se transformant soudain en analystes politiques. Il ne faut toutefois pas avoir des dons particuliers de voyance pour deviner que l'acte d'accusation annoncé du TSL continuera de hanter le quotidien des Libanais et de diviser la classe politique qui se contente de camper sur ses positions, en attendant les développements extérieurs. Seule voix dans le désert, la ministre d'État Mona Afeiche a annoncé une nouvelle initiative du chef de l'État dès son retour d'Espagne (Il est rentré hier soir). Le président Sleiman devrait ainsi chercher à obtenir la convocation du Conseil des ministres, en proposant une issue à l'impasse des faux témoins, sans passer par un vote au Conseil des ministres qu'il rejette totalement. Il pourrait revenir à la formule proposée par Berry qui considère en gros que ce dossier est déféré d'office devant la Cour de justice, puisqu'il constitue une affaire annexe dépendant de celle de l'assassinat du Premier ministre Rafic Hariri, qui, elle, a été déférée en 2005. Le règlement de ce dossier est devenu d'autant plus urgent que le corps judiciaire est plus ou moins amputé, depuis que le président du Conseil supérieur de la magistrature qui est aussi le président de facto de la Cour de justice, le juge Ghaleb Ghanem, est parti à la retraite. C'est donc désormais le procureur près la Cour de cassation, le juge Saïd Mirza, qui assume les fonctions de Ghanem pendant la période intérimaire... en attendant les nominations du Conseil des ministres qui, elles, dépendent du règlement du dossier des faux témoins.

C'est donc dans un véritable cercle vicieux que le Liban politique se débat. Même le président de la Chambre, habituellement si habile à arrondir les angles et à trouver des formules magiques (c'est notamment à lui qu'on doit la fameuse équation SS-Syriens-Saoudiens- qui a fait vivre les Libanais dans l'espoir pendant plusieurs mois et qui continue d'ailleurs de produire ses effets), est pratiquement à court de nouvelles idées. Dans sa première déclaration de l'année, il s‘est contenté d'affirmer que quoi qu'il arrive, 2011 ne sera pas pire que 2010, avec son hémorragie lente et son épuisante attente. Berry a encore déclaré que le mois de janvier sera décisif au sujet de l'acte d'accusation et du dossier des faux témoins et le Liban sortira enfin de « cette période grise ». Berry présidera d'ailleurs la délégation libanaise à la réunion des Parlements islamiques relevant de l'OCI prévue le 19 janvier à Abou Dhabi.
Des sources proches du 14 Mars, citées par l'agence al-Markaziya, affirment, de leur côté, que le procureur du TSL Daniel Bellemare devrait remettre son acte d'accusation au juge de la mise en état Daniel Fransen aux alentours du 15 janvier. Même si Fransen aura alors un délai de deux mois avant de le publier officiellement, un pas sera accompli... soit vers la solution, soit vers l'explosion. Les sources du 14 Mars estiment en effet qu'une fois l‘acte d'accusation entre les mains de Fransen, il sera plus facile d'amener le Hezbollah à composer. Par contre, les sources proches du Hezbollah déclarent au contraire que, pour ce parti, la date fatidique est la remise par Bellemare de l'acte d'accusation à Fransen, non la publication définitive de celui-ci. Car si les fuites ont commencé bien avant la fin officielle de la rédaction de l'acte d'accusation et avant l'examen de toutes les pistes et indices présentés, à plus forte raison devraient-elles se poursuivre après la remise du document au juge Fransen. Par conséquent, elles auront le même effet que lorsque l'acte d'accusation sera officiel. En d'autres termes, cela signifiera, pour le Hezbollah, qu'il sera alors trop tard pour conclure un compromis. Hier, le numéro 2 du parti cheikh Naïm Kassem a invité une nouvelle fois le camp du 14 Mars à conclure ce compromis, qui permettra, selon lui, de protéger le Liban, assurant que dans un tel cas de figure (prise de position unifiée avant la remise de l'acte d'accusation par Bellemare à Fransen), il n'y aura ni vainqueur ni vaincu, mais un Liban protégé et fort. Dans le même contexte, des sources proches du Hezbollah annoncent que celui-ci prépare un nouveau coup médiatique en divulguant des documents compromettants mettant en cause une personnalité de l'enquête internationale.
Pourtant, rien n'indique encore que le camp du 14 Mars a été convaincu par cette thèse et les principales personnalités de ce camp continuent à proposer d'attendre la publication de l'acte d'accusation avant de prendre la moindre décision, tout en invitant l'opposition à cesser d'entraver la tenue du Conseil des ministres en renonçant à l'examen du dossier des faux témoins avant tout autre point de l'ordre du jour.
Face à ces positions tranchées et en apparence inconciliables, le chef de l'État devrait faire une nouvelle tentative pour trouver des compromis acceptables. Il s'apprête aujourd'hui à recevoir le chef de cabinet du président Ahamdinajad, Asfandiar Rahim Machaï ; mais selon la chaîne al-Manar, ce dernier aurait reporté sa visite à la dernière minute. Le message qu'il doit remettre au président Sleiman devrait être toutefois important, en cette période où la tension est en train de monter dans la région, d'Alexandrie à Bagdad, en passant par le Liban, où Tripoli et le camp de Aïn Héloué restent les scènes privilégiées d'incidents divers qui alimentent le malaise général. D'ailleurs, les Libanais ont été marqués par les images venues d'Alexandrie, après celles venues d'Irak et toute la classe politique a été unanime pour condamner les exactions contre les chrétiens de la région. La coexistence islamo-chrétienne reste, aux yeux de la grande majorité des Libanais, la grande richesse de leur pays. Mais en cette période hésitante et floue, elle mérite plus d'attention que d'habitude.

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