C'est sous le thème du respect des institutions que le président Amine Gemayel a placé sa dernière intervention à Radio Liban libre. Il a en effet largement insisté sur « l'obligation et la nécessité » de gérer tout conflit politique « dans le cadre des institutions », sinon le risque serait « très grand », surtout pour ceux qui se placent « hors de ce cadre », assurant qu'il est « de notre intérêt à tous » de respecter le régime parlementaire démocratique libanais.
Reprenant un par un les thèmes qui font l'actualité, le leader des Kataëb a rappelé que le Tribunal spécial pour le Liban représente une « obligation constitutionnelle » et que s'y soustraire équivaudrait à faillir aux engagements pris. « La justice n'est pas un mirage et le TSL comprend dans sa conception des mesures qui préviennent sa politisation », a-t-il ajouté.
Il a expliqué que la classe politique subit un « terrorisme intellectuel et politique », voire « des menaces d'attentat », mais devant l'importance de l'enjeu, Gemayel a assuré : « Nous n'abandonnerons pas notre pays. »
Évoquant l'acte d'accusation, le président Gemayel a relevé « son importance capitale », parce qu'il « révélera la vérité », sans laquelle les familles politiques ne pourraient jamais « oublier » ce qui s'est passé.
Allant plus loin encore, le président Gemayel a douté « qu'on puisse exécuter » l'acte d'accusation et mettre la main sur le ou les coupables, mais au moins, a-t-il assuré, on pourra, grâce à la vérité sur les assassinats, « commencer un dialogue sur des bases nouvelles ».
Le leader des Kataëb a d'ailleurs déclaré qu'il allait soumettre à la table de dialogue jeudi prochain « le dossier du TSL » et qu'il allait fermement « condamner » l'attaque contre l'équipe des enquêteurs à Ouzaï, soulignant que les informations que ces derniers étaient venus recueillir « ne concernaient nullement » les dossiers médicaux des patientes, « mais des numéros de téléphone », et que cela ne constituait pas un manque d'éthique.
Il a en outre souhaité que le président Michel Sleiman fasse figurer à l'ordre du jour du dialogue national les derniers développements sur la scène locale, considérant que les institutions « étaient en danger » et qu'elles étaient « plus importantes » que la stratégie de défense.
Amine Gemayel a estimé que l'un des problèmes fondamentaux du Liban, c'est le fait que ses différentes composantes ne s'accordent pas sur le sens de concepts capitaux, tels « la résistance, la souveraineté et l'allégeance », se demandant si « on résistait » pour libérer « les fermes de Chebaa » dont le contentieux concerne le Liban et la Syrie.
Le leader des Kataëb a souligné que ce qui se passe au Liban s'apparente à « un coup d'État planifié », qui a débuté avec l'élection du président Michel Sleiman et la nomination de Saad Hariri au poste de Premier ministre, et dont l'exécution se fait « par étape, incident après l'autre ».
M. Gemayel s'est demandé « quel Liban » on voulait et il a assuré que cette question « primait » sur celle des faux témoins.
Commentant les derniers propos de Hassan Nasrallah, Gemayel a appelé le chef du Hezbollah à « respecter la présence de l'autre » dans le même pays, soulignant la nécessité de trouver « des valeurs communes ».
Pour renforcer la souveraineté du Liban, les armes du Hezb, qui ne « la protègent pas », a insisté Amine Gemayel, devraient être « entre les mains de l'armée », à moins que ces armes ne soient « la vraie cause » du parti de Dieu, et dans ce cas, tout dialogue « serait inutile », a-t-il conclu.
Il a encore ajouté que les armes utilisées à des fins autres que la défense du pays « ne pouvaient faire partie » du jeu démocratique.
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