Le chef du PSP a été reçu hier à Baabda par le président de la République, Michel Sleiman.
Soumis à de fortes pressions par le 8 Mars pour basculer dans ce camp à la veille de la tenue de la séance du Conseil des ministres consacrée au dossier dit des « faux témoins », prévue - en théorie - demain mercredi, Walid Joumblatt a tenté hier d'esquiver ces pressions en s'accrochant à une position centriste défendue par le chef de l'État.
M. Joumblatt a été reçu à Baabda par le président Michel Sleiman, en présence des trois ministres de son bloc, Ghazi Aridi, Akram Chehayeb et Waël Bou Faour.
Interrogé par la presse à l'issue de l'entretien, le chef du PSP a déclaré : « Pour ne pas perdre le nord à cause de déclarations crispées par-ci et des propos maladroits par-là, il nous faut rappeler certains faits : le Premier ministre, Saad Hariri, a admis l'existence de faux témoins et a reconnu que ces derniers ont nui aux relations libano-syriennes. À mon avis, il est disposé à discuter, dans un esprit d'entente, la question de l'acte d'accusation. »
« Il faut distinguer entre l'acte d'accusation et le TSL. Celui-ci est le fruit d'une résolution internationale. Il ne peut être supprimé que par une résolution du Conseil de sécurité », a observé M. Joumblatt.
« On peut faire face à l'acte d'accusation, mais par l'entente, pas par la crispation. Les indices apportés par le Hezbollah sur la surveillance israélienne sont très importants, tout comme l'est la condamnation d'Israël pour son infiltration du réseau des télécommunications au Liban », a-t-il ajouté. « Toutes ces données peuvent servir positivement dans la confrontation commune face à l'acte d'accusation. Mais que voit-on aujourd'hui ? Des surenchères contre le président de la République. Je rejette et je condamne ces surenchères », a-t-il dit, critiquant par ailleurs les « sommets qui coïncident avec la résurgence de la droite américaine », dans une allusion aux assises chrétiennes de Bkerké.
« Seul le dialogue peut régler le problème de l'acte d'accusation, par la solidarité et l'entente, et pas par le vote. Que le vote soit le dernier recours. Mais nous devons dialoguer ensemble pour parvenir à une formule idéale qui ferait face à l'acte d'accusation pour préserver la sécurité intérieure », a-t-il insisté.
Interrogé sur des propos tenus par le président de la Chambre, Nabih Berry, mettant en garde contre un torpillage de la séance du Conseil des ministres, M. Joumblatt a dit : « M. Berry s'efforce comme moi de parvenir à une entente minimale. Mais lorsque nous regardons l'image globale dans la région, nous voyons que la situation se détériore. On ne peut pas continuer à enfoncer le pays dans les tensions. Je ne suis pas en train de dire que M. Berry cherche à maintenir la tension. Pas du tout. Mais certains alliés, à droite comme à gauche, font tout pour l'entretenir », a-t-il déploré.
« Oui, j'ai peur et je suis inquiet pour l'unité intérieure, et le problème ne pourra être réglé que par le dialogue », a conclu M. Joumblatt.
Par ailleurs, dans son intervention hebdomadaire à l'organe de son parti al-Anba', le chef du PSP réaffirme son soutien au chef de l'État qui « s'efforce de préserver la paix civile et l'unité intérieure sur la base des constantes fixées par l'accord de Taëf, la protection de la résistance, les relations privilégiées et normales avec la Syrie, et l'accord d'armistice avec Israël ».
« Le président Sleiman a été élu à l'unanimité. Le soutenir est un devoir pour toutes les forces politiques, quelles qu'elles soient, afin que nous puissions surmonter sans casse cette phase difficile », écrit M. Joumblatt.
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