Poursuivant sur leur lancée après la déclaration de guerre faite par Hassan Nasrallah au TSL, et à travers lui à la légalité internationale, les pôles du Hezbollah et du 8 Mars continuent de tirer à boulets rouges sur le tribunal international, affirmant que son objectif est de porter atteinte au Hezbollah.Le week-end écoulé a été marqué par une nouvelle vague d'attaques lancées par les pôles du Hezbollah et ses alliés du 8 Mars contre le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) et la légalité internationale, d'une manière générale, qu'ils ont accusé d'avoir pour objectif de porter atteinte au Hezbollah.
Le député Nawwaf Moussaoui, membre du bloc parlementaire du parti de Dieu, a affirmé, au cours d'une cérémonie organisée à l'école publique secondaire de Tyr, que « l'État va à vau-l'eau tant sur le plan de son appareil judiciaire, qui ne fait rien pour poursuivre les faux témoins ou sanctionner les agents, qu'au niveau de ses services de sécurité qui se comportent comme s'ils étaient un instrument entre les mains des services de renseignements étrangers ». « Nous avons patienté suffisamment face à une telle situation afin de donner une chance, voire de nombreuses chances, à ceux qui, au Liban, étaient encore trompés par le discours portant sur une prétendue recherche de la vérité, alors que nous nous trouvions devant un tissu de mensonges et de falsification, a déclaré Nawwaf Moussaoui. Ceux qui recherchaient la justice ont transformé leur cause juste en un instrument visant à liquider les capacités de défense du Liban ». En conclusion, M. Moussaoui a critiqué « la communauté internationale qui a assuré une couverture à la suprématie israélienne et qui a soutenu l'occupation du Liban ». Le député Ali Fayad, également membre du bloc du Hezbollah, a dénoncé pour sa part les dernières prises de position de l'administration américaine et celles de l'émissaire de l'ONU, Terjé Roed Larsen, concernant le Liban, affirmant que « ces positions internationales ne se limitent pas à l'affaire du tribunal international, mais elles visent à régler des comptes avec la Résistance et ses alliés ». « Notre expérience avec la justice internationale a été une déception, aussi bien en ce qui concerne la Palestine que la situation en Irak, a souligné M. Fayad. En toute franchise, nous disons que la majorité du peuple libanais n'a plus confiance dans le tribunal (le TSL), ni dans l'enquête internationale. Ce tribunal est désormais imposé à la majorité du peuple libanais par la volonté internationale (...). Il est donc devenu nécessaire de remettre en question ce tribunal. » Et de souligner en conclusion : « Nous ne voulons pas fermer la porte aux efforts déployés afin de trouver une issue à la crise. Des contacts sont entrepris par les Saoudiens, les Iraniens et les Syriens afin de trouver une solution. »
Le ministre hezbollahi Mohammad Fneich a estimé pour sa part que les développements en cours ont pour but d'« éliminer le rôle de la Résistance au Liban et dans la région ». Dans une allusion à l'agression perpétrée par un groupe de femmes relevant du Hezbollah contre les deux enquêteurs internationaux dans le cabinet médical de Ouzaï, M. Fneich a déclaré : « Nous avons nos propres valeurs, notre morale, notre culture et nous n'acceptons par qu'on leur porte atteinte. » Et d'ajouter : « Le tribunal (international) n'aboutira pas à la justice. Il menacera la stabilité en raison de son instrumentalisation politique. »
L'ancien ministre Wia'm Wahhab a affirmé de son côté que « celui qui porte atteinte à la Résistance ou qui nuit à son image ne fait que porter atteinte à chacun de nous ». Il a invité sur ce plan le gouvernement à « empêcher la discorde ou à quitter » le pouvoir.
Le mufti jaafari, cheikh Ahmad Kabalan, a déclaré que « l'aspect le plus grave en rapport avec le tribunal international et la commission d'enquête, parallèlement au fait que nous n'avons pas confiance en eux et qu'ils ont perdu leur crédibilité, est qu'ils effectuent des études de terrain dans les régions sous le prétexte de mener l'enquête ». Et cheikh Kabalan d'affirmer que « la collecte d'informations au sujet de la Résistance a pour but de porter un coup sévère à la Résistance afin de tenter de l'annihiler ».
Ali Abdallah : Sleiman a une solution
Plus nuancé dans sa position, le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel Amir Kabalan, a rendu hommage aux efforts déployés par le roi Abdallah d'Arabie saoudite et le président syrien Bachar el-Assad afin de sortir le Liban de l'impasse.
Même son de cloche au niveau du ministre Ali Abdallah (proche du mouvement Amal) qui a, lui aussi, fait état de démarches « arabes et régionales afin d'aboutir à une solution ». Et M. Abdallah de relever que « le président Michel Sleiman a une solution entre les mains, en coordination avec le président Nabih Berry et le président Saad Hariri ».
L'ancien député Zaher Khatib s'est prononcé quant à lui, au cours d'un dîner offert en l'honneur de l'ambassadeur de Syrie Ali Abdel Karim, pour « une révision du document d'entente conclu entre le gouvernement libanais et le tribunal international, de manière à préserver la souveraineté du Liban ». Et d'affirmer en outre que l'objectif du TSL est de porter atteinte « au Hezbollah et aux résistants ».
Le député Sélim Karam, membre du bloc parlementaire du courant des Marada, a estimé que « les pays occidentaux cherchent à semer la discorde au Liban ». M. Karam a d'autre part qualifié de « très réaliste » le dernier discours de Hassan Nasrallah, appelant au boycott du tribunal international.
Notons enfin que M. Joe Élie Hobeika a estimé lui aussi que « les ingérences internationales et tous les tribunaux internationaux pavent la voie à des dangers qui menacent le Liban ». M. Hobeika a tenu ces propos lors de l'ouverture d'une permanence du parti el-Waad, à Habdeth, en présence des députés aounistes Hikmat Dib, Nagi Gharios et Alain Aoun, et de représentants du Hezbollah, du Parti syrien national social et du courant des Marada.
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