The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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November 29, 2011

L'orient le jour- À l’ombre de la tension Mikati-CPL, forcing pour sauver le gouvernement... et le financement du TSL , November 29, 2011

Par Sandra NOUJEIM



Les deux camps s’évertuent, avec une détermination égale, à faire valoir ce qu’ils estiment être leur priorité ; Moussaoui prévoit la tenue, demain, du Conseil des ministres.
Face à une échéance devenue imminente, celle du paiement de la contribution du Liban au tribunal international, le gouvernement s’enlise dans un immobilisme qui conditionne sa survie à l’heure actuelle. Entre l’absence des ministres du CPL au Conseil des ministres de vendredi dernier, contribuant à annuler la réunion pour défaut de quorum, et toutes les interrogations qui entourent la tenue (ou pas) du prochain Conseil des ministres, demain, des certitudes peinent à se dégager. La situation se résume à des arguments et leurs contraires, dont seule la visée peut être cernée : retarder la décision du financement, quitte à aviver, ou inventer, de nouvelles dissidences, mais sans perdre de vue ce but commun de maintenir le moule de légitimité que constitue le gouvernement pour une majorité de plus en plus tiraillée.
Ce schéma se traduit par un équilibre précaire, menacé à tout moment par une implosion, que la majorité au pouvoir s’entend néanmoins à éviter. « Personne n’a intérêt à ce que le gouvernement démissionne », a affirmé hier le ministre aouniste du Tourisme Fadi Abboud, sans toutefois écarter l’option que les ministres du CPL démissionnent. Pareille option serait « le résultat d’une nécessité et non d’un choix volontaire », a précisé M. Abboud, déplorant « une situation qui n’est plus supportable ».
Une situation que seules deux sources de tension manifestes paraissent définir jusque-là : d’une part, celle du Premier ministre Nagib Mikati, tenant à honorer un engagement qu’il s’est promis de ne pas occulter depuis la prise en charge de ses fonctions ; et d’autre part, celle du Courant patriotique libre, invoquant l’illégalité du TSL, que tantôt il gonfle avec le dossier des faux témoins, tantôt contourne, en faisant primer sur cet engagement qu’il estime vain les doléances citoyennes.
« Les ministres du bloc du Changement et de la Réforme ne participeront pas à la séance de mercredi (demain) si leurs griefs, liés aux dossiers socio-économiques, ne sont pas pris en compte », a clairement affirmé hier le ministre de la Culture Gaby Layoun.
Rappelant lui aussi les nombreuses déclarations réitérées par le même bloc au cours du week-end, le député Hikmat Dib a toutefois tempéré ces propos en faisant état de contacts entamés avec le président de la République Michel Sleiman pour trouver une solution.
Dans ce contexte, le chef de l’État peut compter sur l’assistance de Nabih Berry, devenu l’expression d’un centrisme pragmatique. C’est dans ce sens que le député Michel Moussa a qualifié de « fondamental » le rôle que joue le président du Parlement, « qui s’évertue à arrondir les angles ». Écartant tout élément de « précipitation » à ce niveau, M. Moussa a évoqué la possibilité que soit ajournée la séance gouvernementale prévue demain. Une option que les ministres proches de Mikati semblent ipso facto écarter.
« Le Conseil des ministres se tiendra mercredi (demain) et les priorités citoyennes que martèlent les ministres du CPL ne sont pas l’apanage d’une seule catégorie, mais concernent indiscutablement l’ensemble du gouvernement », a déclaré le ministre de l’Économie et du Commerce Nicolas Nahas.
Un autre point sensible transparaît dans toute cette polémique intragouvernementale, un point que le ministre Abboud n’a pas manqué d’égratigner hier en soulignant l’atermoiement du cabinet Mikati « dans l’examen de projets relevant des ministères du CPL ». « Alors que la nomination d’un fonctionnaire du ministère du Tourisme requiert un an, une pareille décision est prise en un jour au niveau des ministères de l’Agriculture et de la Santé », a affirmé M. Abboud. Considérant que ces deux ministères relèvent du tandem Hezbollah-Amal, ces allégations que le CPL invoque depuis la semaine dernière, tout en affermissant son hostilité à l’égard du TSL, entretiennent une attitude de victimisation, que certains tendent à qualifier d’étroitement confessionnelle, dirigée contre la scène sunnite dans son ensemble. C’est d’ailleurs cette approche qui a envenimé la polémique entre le ministre d’État Ahmad Karamé et le CPL en fin de semaine, et que le député Nabil Nicolas a attisée hier en affirmant que « Mikati est tombé dans le piège du confessionnalisme ». Pour l’instant, c’est pour le Vatican que ce dernier a choisi de s’envoler, où il s’est entretenu avec de hauts responsables pontificaux. Ceux-ci ont clairement exprimé leur confiance en la crédibilité du cabinet, seule garante du respect de ses engagements internationaux. D’ailleurs, c’est de l’optimisme qui se dégage des sources ministérielles proches du Premier ministre, celles-ci évitant d’ailleurs de réitérer la menace de démission lancée par lui, en personne, la semaine dernière. C’est sans doute pour cette raison que des figures de l’opposition, notamment le député Ahmad Fatfat du courant du Futur, expriment des « doutes » quant à une éventuelle démission de Mikati. Ceci n’empêche pas les membres du même bloc Jean Oghassabian et Ammar Houri d’évoquer « l’agonie du gouvernement », indépendamment de la séance de demain, puisque, comme le rappelle le député Atef Majdalani, « la démission du cabinet demeure aux mains du Hezbollah et du régime syrien ». D’ailleurs, les griefs du CPL qui décuplent et se meuvent en prétextes de non-financement profitent au final au Hezbollah, dont les ministres semblent opter actuellement pour un profil bas. Hier, c’est le député Hussein Moussaoui, chef du bloc de Baalback-Hermel, qui s’est exprimé en affirmant sur une note quelque peu positive que « le Conseil des ministres se dirige vers la tenue de sa prochaine réunion ».

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