The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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May 30, 2012

L'orient le jour - Ersal de nouveau victime de l’armée syrienne : un Libanais tué et trois autres blessés, May 30 2012


Le bloc du Futur dénonce « l’effroyable tragédie de Houla, orchestrée par Damas ».
À nouveau, la région d’al-Qaa, au nord-est de la Békaa et limitrophe de la Syrie, a subi hier les attaques de l’armée syrienne régulière. Hier à l’aube, des soldats du régime de Damas, en poste aux frontières, ont tiré en direction de la ferme de Abdallah Audi, située à Wadi Bouïoun, en territoire libanais, faisant un mort (Abdel Ghani Zahri al-Jabbawi, né en 1970, originaire de Ersal) et trois blessés (les frères Nayef Abdallah et Abdallah Hassan Audi, et Hassan Zahri al-Jabbawi).
L’incident a accru la tension dans le village de Ersal, où des unités de l’armée syrienne s’infiltrent régulièrement, plastiquant les demeures des habitants à la recherche de réfugiés, selon les observateurs locaux. Tout récemment, le bureau du maire de Ersal avait été détruit par les soldats syriens.
Hier, le vice-président du conseil municipal de Ersal Ahmad al-Fleity a qualifié l’incident de Wadi Bouïoun d’« attaque par les forces syriennes contre les fils de Ersal ». Il a insisté en outre sur le fait que « cette attaque a eu lieu à l’intérieur du territoire libanais ». Il explique en effet que les jeunes hommes ont été piégés dans « une embuscade, profonde de 5 km, à l’intérieur du territoire, alors qu’ils s’adonnaient à la chasse aux lapins, sur leur propriété ». Le responsable municipal a demandé « au président de la République Michel Sleiman de contrer les violations syriennes, afin de contenir une situation qui risque de s’amplifier. Les tirs de l’armée syrienne ont déjà fait jusque-là quatre morts parmi les habitants de Ersal et l’atmosphère est particulièrement tendue dans le village ». Les habitants ont célébré hier les obsèques de Abdel Ghani Zahri al-Jabbawi, dans la tristesse, l’angoisse, et la colère tout à la fois.

Un détail, pour l’ambassadeur Ali
De son côté, l’ambassadeur de Syrie Ali Abdel Karim Ali s’est rendu hier au palais Bustros, où il a remis au ministre des Affaires étrangères Adnane Mansour une lettre de la part de son homologue syrien Walid Moallem, relative à l’enquête en cours sur l’affaire du bateau Lutfallah II. Saluant le commandement de l’armée et les services de sécurité ayant intercepté le navire transportant des armes, au large du Liban-Nord, l’ambassadeur Ali a souhaité « un suivi sérieux de l’affaire afin d’empêcher définitivement pareilles violations, qui sont un danger pour la Syrie et pour le Liban ». Il a estimé d’ailleurs que cet incident « prouve la pertinence de la lettre de Bachar al-Jaafari » au secrétaire général de l’ONU, qui avait mis en garde contre l’existence de membres d’el-Qaëda au Liban. Ces « terroristes qui attaquent la Syrie sont soutenus par l’Arabie saoudite et le Qatar, responsables du Lutfallah II ».
« Ce ne sont pas là des accusations que nous adressons au Qatar et à l’Arabie, puisque ces deux États ont eux-mêmes déclaré leur soutien à l’opposition syrienne, qu’ils arment et financent », a affirmé le diplomate. « C’est ce soutien qui conduit aujourd’hui aux résultats criminels, odieux et barbares que nous suivons sur les écrans. Le Qatar et l’Arabie parrainent ainsi un environnement criminel qui menace la sécurité de toute la région, pas seulement de la Syrie. » Prié d’expliquer le lien entre les armes du Lutfallah II et le massacre de Houla, l’ambassadeur Ali s’est lancé dans une diatribe contre « les stratégies américano-sionistes dans la région », qui auraient favorisé « l’émergence des extrémistes sur le terrain ».
C’est dans cette logique que l’ambassadeur Ali a commenté en outre l’incident d’al-Qaa survenu hier, sans vouloir se « noyer dans les détails », en l’occurrence le bilan des victimes de l’incident. « La Syrie a mis en garde dès le début contre ceux qui affluent au Liban sous couvert d’ONG humanitaires, alors qu’ils sont des terroristes et des meurtriers, revendiquant, à partir du Liban et à travers ses médias, les massacres qu’ils ont commis contre leurs frères en Syrie », a-t-il affirmé.

Minute de silence au Futur
De son côté, le bloc du Futur a observé une minute de silence hier, à l’ouverture de sa réunion hebdomadaire, en hommage « aux martyrs du massacre de Houla en Syrie, ainsi qu’aux martyrs libanais à Ersal et Rachaya, victimes des violations du régime syrien sur le territoire libanais ». Dénonçant également le rapt des onze pèlerins en Syrie et « l’acte terroriste contre des citoyens libanais en Irak », le bloc du Futur a fortement critiqué « la politique inadéquate et périmée de l’actuel gouvernement ». Cette politique « torpille la souveraineté de l’État ». « Le gouvernement est à la solde du régime syrien, comme le prouve son mutisme face à la lettre de la Syrie à l’ONU, qui dépeint le Liban comme un îlot de terrorisme ».
Le bloc du Futur s’est attardé sur « l’effroyable tragédie du massacre de Houla perpétré par le régime syrien, et qui rappelle les massacres de l’ennemi sioniste contre les Libanais et les Palestiniens ». Le bloc du Futur a appelé en outre la communauté arabe et internationale à « prendre des mesures concrètes et sérieuses pour mettre fin à ce carnage ouvertement mené par le régime contre ses citoyens, (...) et qui doit être qualifié de crime contre l’humanité, à l’instar des massacres du Rwanda, de Cana et de Deir Yassine ». Le bloc du Futur a appuyé enfin certains États ayant pris position pour chasser les ambassadeurs syriens de leur territoire, stigmatisant l’ampleur des massacres commis.

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