The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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May 23, 2012

L'orient le jour - Une douzaine de Libanais chiites enlevés hier dans la province d’Alep, May 23 2012


Alors qu’ils revenaient d’un pèlerinage d’Iran, un groupe de Libanais chiites a été enlevé hier soir dans la province d’Alep. Parmi les otages, un important responsable du Hezbollah qui dirigeait, selon une association libanaise, une unité en charge de l’entraînement d’éléments pro-Assad en Syrie.
La tension et la fronde populaire à Tripoli et au Akkar commençaient à peine à s’apaiser hier que le gouvernement a été confronté dans la soirée – en affichant, comme il se doit, son impuissance chronique – à un nouveau soubresaut sécuritaire : l’enlèvement dans la région d’Alep d’une douzaine de Libanais chiites qui revenaient d’un pèlerinage en Iran et se dirigeaient vers le Liban. Aussitôt la nouvelle répandue, plusieurs centaines d’habitants de la banlieue sud ont déferlé dans les rues et ont coupé certains axes routiers principaux, notamment la route de l’aéroport, au moyen de pneus enflammés. Dans un souci évident de calmer le jeu, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, est intervenu en soirée sur la chaîne al-Manar afin d’appeler ses partisans à la retenue, les invitant à éviter de couper les routes, ce qui fut aussitôt fait. 
Cette volonté apparente du directoire du Hezbollah d’éviter une escalade pourrait s’expliquer par l’identité des personnes enlevées dans la province d’Alep. L’Orient-Le Jour apprend sur ce plan que « l’Association libanaise pour la démocratie et les droits de l’homme » (LIFE, dirigée par l’avocat Nabil Halabi) a entrepris hier soir avec le bureau de recensement des violations des droits de l’homme en Syrie des contacts dont il ressort que parmi les Libanais chiites enlevés figure notamment un haut responsable du Hezbollah, Abbas Cheaïb, « qui conduit, selon LIFE, les brigades libanaises en charge de l’entraînement de 10 000 éléments » relevant du régime de Bachar el-Assad. « Cheaïb avait participé aux événements du 7 mai 2008 à Beyrouth-Ouest », indique l’association de Nabil Halabi qui précise en outre que c’est « un groupe révolutionnaire syrien » qui a pris les partisans du Hezbollah en otage.
 
Les premières informations rapportées par certains médias avaient attribué cet enlèvement à l’Armée syrienne libre (ASL). Mais l’un des porte-parole de l’ASL, le commandant Khaled Youssef Hammoud, a catégoriquement démenti que l’Armée syrienne libre soit responsable de l’enlèvement, soulignant que l’ASL ne se livre pas à de tels actes. Le commandant Hammoud a accusé le pouvoir syrien d’avoir fomenté cet enlèvement en manipulant un groupe syrien.
 
En tout état de cause, le ministre des Affaires étrangères, Adnane Mansour, devait indiquer tard dans la nuit que les Libanais chiites pris en otage « sont en bonne santé et sont détenus par un groupe syrien ». M. Mansour a affirmé en outre que les personnes enlevées seront libérées sous peu « dans un pays arabe ». Le chef de la diplomatie a entrepris dans ce cadre une série de contacts urgents avec ses homologues syrien, turc et koweïtien, ainsi qu’avec le secrétaire général de la Ligue arabe.
 
Parallèlement, le président Michel Sleiman est entré en contact avec le chef du législatif et leader d’Amal, Nabih Berry, lequel s’est également entretenu par téléphone avec le Premier ministre Nagib Mikati, le leader du courant du Futur, Saad Hariri, et le chef du PSP, Walid Joumblatt, tandis que le chef du bloc parlementaire du Hezbollah, Mohammad Raad, prenait contact avec le chef de l’État.
 

Les femmes libérées 
Ces différentes démarches intensives ont abouti à une heure avancée de la nuit à un premier résultat : trente-six femmes chiites qui faisaient partie du convoi de pèlerins venant d’Iran ont été libérées et ont aussitôt regagné Beyrouth à bord d’un avion spécial.
 
Sur le plan des réactions, les ténors du 14 Mars ont rapidement stigmatisé cet enlèvement. Le leader du courant du Futur a publié un communiqué en ce sens, soulignant qu’il ne pouvait garder le mutisme face au rapt « de citoyens libanais » et affirmant qu’en pareilles circonstances, « les Libanais sont unis ». « Les ravisseurs doivent savoir que le peuple libanais est uni dans cette affaire », a déclaré M. Hariri qui a réclamé la libération « immédiate » des Libanais, « quelle que soit l’identité des ravisseurs ». M. Hariri, a-t-on appris de source digne de foi, a entrepris des contacts urgents avec des responsables de la révolution syrienne afin d’obtenir la libération des partisans du Hezbollah.
 
Le chef du bloc parlementaire du courant du Futur, Fouad Siniora, a également condamné l’enlèvement, ainsi que le député Nohad Machnouk et le député de la « Jamaa islamiya » Imad el-Hout, par ailleurs membre du bloc du Futur. Le département d’information des Forces libanaises a publié de son côté un communiqué condamnant l’enlèvement et exprimant la solidarité des FL avec les otages et leurs familles.
 

L’appel de Nasrallah 
Après la réaction impulsive des habitants de la banlieue sud qui ont entrepris de couper la route de l’aéroport ainsi que certains axes routiers de la banlieue, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, est intervenu peu après 19h30 sur les ondes d’al-
Manat pour appeler ses partisans à la retenue. « Je vous appelle tous à la retenue, personne ne doit se livrer à des actes individuels en bloquant des routes ou en commettant des violences », a souligné le chef du Hezbollah en affirmant que des contacts ont été pris avec la Syrie et avec des « pays influents » pour régler cette affaire.
Nasrallah a également demandé à ses partisans de ne pas se livrer à des actes de vengeance contre des Syriens au Liban.
Rappelons que fin 2011, l’ASL avait annoncé avoir enlevé à Homs (centre) cinq membres des gardiens de la révolution, l’unité d’élite de l’armée iranienne. Par ailleurs, un groupe d’Iraniens a été récemment libéré par l’entremise de la Turquie, mais il n’est pas clair s’il s’agit des personnes en question.

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