The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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March 21, 2011

L'orient Le Jour - Manifestation massive prolaïcité, sous le signe de la fête des Mères - March 21, 2011

Par Rania Massoud | 21/03/2011

« Fichez-nous la paix ! »  Photo Ibrahim Tawil
« Fichez-nous la paix ! »  Photo Ibrahim Tawil
PROTESTATION Le troisième rassemblement organisé par le Mouvement libanais pour l'abolition du système confessionnel a réuni plus de 20 000 personnes, dont plusieurs femmes et enfants.

De la place Sassine, à Achrafieh, jusqu'au ministère de l'Intérieur, à Sanayeh, plus de 20 000 manifestants (40 000, selon les organisateurs) ont défilé pour réclamer la « fin du système confessionnel » au Liban. Cette manifestation, organisée par le Mouvement libanais pour l'abolition du système confessionnel - une coalition de groupes de jeunes « indépendants » sur Facebook regroupant plus de 30 000 « fans » - est la troisième du genre. Dimanche 27 février, près de 3 000 personnes avaient manifesté sous une pluie battante de Chiyah jusqu'au Palais de justice à Adlieh. Le dimanche suivant, ils étaient plus de 10 000 à protester de Dora à Mar Mikhaël, en face de l'Électricité du Liban.
Placé sous le signe de la fête des Mères, le rassemblement massif d'hier a attiré un grand nombre de femmes, accompagnées de leurs enfants, dont l'âge de certains ne dépassait pas les quatre mois.
« Pour ta fête, maman, je t'offre un pays qui respecte tes droits » ; « Je ne veux pas changer de pays, je veux changer le système » ; « Mariage civil et non pas guerre civile » ; « La nationalité : un droit pour ma famille et moi-même »..., pouvait-on lire sur les banderoles.
Dans les rangs des manifestants, Razan, la trentaine, est venue avec ses deux enfants (l'un de cinq mois et l'autre de 2 ans) pour réclamer le « changement ». « C'est la meilleure façon de célébrer la fête des Mères avec mes enfants, affirme-t-elle. Je suis venue pour concrétiser le rêve que nos parents n'ont pu réaliser. »
Tamara, jeune maman, est du même avis. « Je suis là parce que je veux que mon fils vive dans un pays où il est respecté en tant que citoyen », dit-elle. Amine, son fils de quatre mois, dort paisiblement au fond de la poussette en dépit des cris des manifestants. « Je ne sais pas encore parler, mais je refuse le discours confessionnel », lit-on sur une pancarte placée devant lui.
Pour Fawziyé Ibrahim, accompagnée de sa fille de huit ans, « le confessionnalisme est un cancer, une maladie qu'il faut combattre ». « Ma fille souffre du système confessionnel au quotidien, affirme-t-elle. À la maison, j'essaie de lui transmettre des valeurs laïques qui favorisent l'ouverture, mais, une fois dehors, elle se heurte toujours aux complexités de la société libanaise ». « L'autre jour, explique-t-elle, ma fille est rentrée de l'école en me demandant ce que veut dire être chrétien. Je lui ai répondu qu'il n'y a pas de différences entre les chrétiens et les musulmans et que la religion est avant tout une question de respect de l'autre. »
Parmi les manifestants figuraient également plusieurs personnalités artistiques, dont les acteurs Aïda Sabra, Carmen Lebbos, Nadine al-Rassi, Yorgho Chalhoub, ainsi que le chanteur Khaled al-Habre. « Le confessionnalisme a entraîné la guerre et la division », affirme Aïda Sabra, qui dit avoir grandi dans une famille « laïque ». « Ce mouvement commence à prendre de l'ampleur et va faire un effet boule de neige, assure-t-elle. Nous allons continuer jusqu'au bout, même si ça va prendre du temps. »
Les organisateurs affirment de leur côté que leur mouvement est « indépendant » et vise tous les dirigeants politiques confessionnels « sans exception ». Ils dénoncent également toute tentative de récupération de la part des politiciens. « Fichez-nous la paix ! », lit-on sur une banderole représentant les portraits de Nabih Berry, Michel Aoun, Mohammad Raad, Walid Joumblat, Samir Geagea, Amine Gemayel et Saad Hariri... 

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