The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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August 20, 2011

L'Orient le jour - Magnanime, le Hezbollah concède à Mikati le droit de ne pas rejeter le TSL., August 20, 2011


Par Émile Khoury | samedi, août 20, 2011

La publication des pages de l’acte d’accusation relatives au rôle des quatre prévenus membres du Hezbollah n’a pas provoqué le séisme que certains prédisaient. La banlieue sud est restée calme, et il n’y a pas de discorde. Parce que le Hezbollah, qui affirme que le TSL est un instrument israélo-américain fabriqué pour lui nuire, ne le reconnaît pas, et, partant, ne tient pas compte de ses actes. Ce qui explique qu’il refuse de livrer les intéressés. Ou encore que des avocats les défendent devant la cour, en leur présence ou par contumace. Le secrétaire général du parti, sayyed Hassan Nasrallah, a répété que « l’enquête n’est ni transparente ni précise. Ce que l’on y trouve ne suffit pas pour constituer un indice. Tout au contraire, nous sommes maintenant encore plus convaincus que ce qui se passe répercute un haut degré de politisation et d’injustice. L’acte d’accusation, soutient-il, est un complot visant à la dégradation des relations entre les communautés libanaises ».
Bien entendu, le sayyed n’a prêté aucune attention à l’appel de Saad Hariri invitant le Hezbollah « à adopter une position historique de proclamation d’une coopération totale avec le TSL. Ce qui mènerait à la livraison des accusés, pour un procès juste de haut niveau sur le plan de la probité, de la transparence et de la sûreté juridique ».
Cela étant, pas plus que dans la rue l’acte d’accusation ne devrait provoquer des troubles au sein du cabinet. Car le Hezbollah admet que la position du gouvernement se distingue de la sienne propre. Il prend en compte les motivations de Mikati et ne souhaite pas le mettre dans l’embarras. Il n’avance donc pas d’objections directes, ouvertes, aux assurances du chef du gouvernement relatives au respect des résolutions de la communauté internationale, le TSL en tête.
Cela d’autant plus volontiers que les autorités libanaises ont été aussi peu coopératives avec le TSL que le Hezbollah pouvait le souhaiter. Elles ont, en effet, informé la cour qu’elles n’ont pas été en mesure de retrouver les quatre inculpés, pour les interpeller et les remettre à La Haye.
Une question que posent nombre d’observateurs : est-ce parce qu’il craint qu’ils ne se mettent à table sur les commanditaires que le Hezbollah escamote les quatre inculpés ? L’acte d’accusation évoque Imad Moghniyé, en mentionnant ses liens de parenté avec l’inculpé Moustapha Badreddine. Le document évite de mettre en cause le Hezbollah en tant que personne morale, en disant que les prévenus restent considérés comme faisant partie de ses partisans, sans plus.
Autre pusillanimité, autre gentillesse : l’acte d’accusation ne mentionne pas la circonstance aggravante de la pollution de la scène du crime, chamboulée immédiatement après l’attentat.
Il ne cite aucun témoin, sans doute pour en protéger la vie. Mais les dépositions ultérieures à la barre du tribunal pourraient être décisives. Il reste que, jusqu’à présent, l’essentiel de l’affaire, entendre le dossier des commanditaires reste sous scellés. En bonne logique, les planificateurs devraient être des personnages en vue. Qui auraient plus de mal à s’évanouir dans la nature que les quatre exécutants accusés.
Il semble en tout cas tout à fait invraisemblable que ces quatre inculpés aient monté de leur propre chef une opération aussi lourde, et aussi complexe. Qu’ils se soient procuré 2,5 tonnes de nitroglycérine, un van bourré d’explosifs et un suicidé volontaire pour le conduire. Un attentat éminemment politique. Or aucun des autre prévenus n’assumait, au sein du Hezb, de rôle politique majeur.
Certains cercles relèvent que les charges contre les exécutants, restant somme toute secondaires, n’ont pas entraîné de remous sécuritaires. D’où la crainte que la publication ultérieure de la mise en cause des planificateurs, des commanditaires, ne débouche sur des troubles de rue. Et ne provoque l’implosion du gouvernement Mikati.


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