The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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March 12, 2012

L'Orient Le Jour - Patricia Khoder coauteure d’un livre sur la sécurité des femmes journalistes sur le terrain, March 12, 2012


« No Woman’s Land – On The frontlines With Female Reporters » (No woman’s land – sur les lignes de front avec les femmes reporters) est le titre d’un collectif qui vient d’être publié à Londres auquel ont contribué une quarantaine de journalistes du monde entier.
Notre collègue Patricia Khoder a pris part jeudi soir au lancement d’un livre intitulé No Woman’s Land – On The Frontlines With Female Reporters, publié à Londres par l’INSI (International News Safety Institute) qui est spécialisé dans la sécurité des journalistes et dont le siège européen se trouve à Bruxelles. 
Tenu à l’occasion de la Journée mondiale de la femme, lors d’une cérémonie au siège de la Thomson Reuters, le lancement a rassemblé notamment des journalistes basés à Londres, à Washington et dans le monde arabe.
No Woman’s Land est un ouvrage de 164 pages. Il s’agit d’une compilation de témoignages d’une quarantaine de femmes journalistes, photographes et « camera woman » ayant couvert des guerres, des émeutes ou encore des désastres mettant leur vie en danger. Chacune d’elle a contribué au livre en rédigeant un chapitre relatant sa propre expérience.
 
Dédié à la sécurité des femmes journalistes sur le terrain, l’idée de ce livre a germé après l’attaque dont a été l’objet Lara Logan, la correspondante de la CBS, à la place Tahrir au Caire l’année dernière.
Les femmes journalistes viennent d’une douzaine de pays aussi différents que le Mexique, la Birmanie, la Russie, la Somalie, l’Égypte, l’Indonésie et le Royaume-Uni. Nombre d’entre elles ont couvert les conflits en Irak, en Afghanistan, au Liban, en Somalie et au Soudan, ainsi que les événements qui touchent depuis 2011 le monde arabe.
Parmi les femmes journalistes ayant contribué à la rédaction du livre figurent des noms aussi prestigieux que ceux de Lyse Doucet et de Caroline Wyatt de la BBC, Hala Gorani de CNN, Jennifer Griffin de Fox News, Ann McFerran qui a travaillé pour The Sunday Times, The Times, The Telegraph et The Independant et Caroline Drees de Reuters.
 
À travers le chapitre rédigé par Patricia Khoder, L’Orient-Le Jour est le seul média libanais représenté dans le livre. Notre collaboratrice raconte quelques-unes de ses expériences sur le terrain depuis qu’elle a commencé à travailler il y a quinze ans. Elle évoque les pressions exercées sur la presse sous l’occupation syrienne, notamment les menaces directes et indirectes. Elle relate aussi les incidents survenus sur le terrain alors qu’elle couvrait des manifestations, notamment l’agression dont elle avait fait l’objet en mai 2008.
Dans son texte elle souligne que la sécurité sur le terrain ne dépend pas du sexe auquel appartient le journaliste. Elle note également que parfois dans un milieu hostile, la présence d’une femme sur le terrain peut adoucir une situation dangereuse. Elle met aussi l’accent sur le fait que jusqu’à présent dans les entreprises de presse libanaises, les femmes doivent malheureusement travailler beaucoup plus que les hommes pour être prises au sérieux.
 
L’ouvrage présente la contribution d’une autre journaliste libanaise, Zahera Harb, basée au Royaume-Uni, qui a travaillé auprès de divers médias avant de devenir professeur à la City University de Londres. Quelques autres journalistes arabes, dont notamment Zeina Awad d’al-Jazeera English et Shahira Amine de la télévision égyptienne, ont contribué à l’ouvrage illustré par des centaines de photos de Reuters prises lors de conflits.
La préface du livre a été écrite par Lara Logan.
 
La publication a été notamment financée par UN Women, l’agence onusienne pour l’égalité des genres et le soutien aux femmes. Hannah Storm, directrice adjointe de l’INSI qui a compilé et édité le livre avec sa collègue Helena Williams, a souligné que « les histoires publiées relatent les risques et les mesures de sécurité que ces femmes doivent prendre pour pouvoir raconter une histoire ; elles font face à un énorme danger pour rapporter les informations ».
Pour le lancement du livre, une table ronde animée par Lyse Doucet, correspondante internationale de BBC TV et BBC Radio, a été organisée. Andrew Rowe, chef du service international de BBC World, Sarah Whithead, chef du service international de Sky News, Nima Elbagir, correspondante à CNN, Maria Golovnina, reporter à Reuters, et Kate Brooks, photographe de guerre, ont pris part à la table ronde.
 
Prenant la parole, Chris Cramer, responsable de la rédaction à Reuters et membre de la direction de l’INSI, a souligné que le monde n’a jamais été plus dangereux pour les journalistes. L’année dernière, 124 ont été tués en mission et depuis le début de 2012, 24 journalistes ont perdu la vie. Les tout-derniers ont perdu la vie en Syrie.
 
Lors de la table ronde, les changements qui se sont opérés récemment dans les rédactions vis-à-vis des femmes couvrant des conflits ont été discutés, le reportage de guerre étant par le passé le propre des hommes. Les dangers auxquels font face les journalistes, hommes et femmes, en couvrant des zones chaudes, ont été évoqués. L’accent a été mis sur la particularité de l’Égypte concernant les abus sexuels dont sont l’objet les femmes journalistes.
 
Les personnes présentes ont dénoncé la différence dans l’opinion publique entre les journalistes occidentaux et les journalistes locaux couvrant les conflits, notamment quand ils sont menacés, blessés ou tués sur le terrain.
 
Même si beaucoup de progrès ont été effectués dans les rédactions en matière d’égalité entre les hommes et les femmes, il reste encore des efforts à faire, aussi bien en Occident qu’au Moyen-Orient, à une échelle différente bien sûr.

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