L'orient le jour - Inondations désastreuses dans de nombreuses régions du Liban, October 2 2012

L’effet conjugué d’un phénomène climatique nouveau et de la négligence des autorités civiles, annuellement prises de court par l’arrivée de la saison pluvieuse, a provoqué hier après-midi des inondations désastreuses dans de nombreuses régions du Liban. 
Le plus étrange, c’est qu’aucune prévision météo n’avait annoncé les précipitations diluviennes qui se sont produites. À peine se promettait-on de ne plus étouffer de chaleur et d’humidité, sous l’effet de quelque courant d’air froid qui parviendrait à briser la résistance de la masse d’air chaud qui s’était installée...
Ne pouvait-on pas prévoir ces trombes d’eau qui se sont abattues sur le pays ? Ce n’est pas la première année qu’elles se produisent. Il s’agit, disent les experts, d’un phénomène lié au réchauffement climatique. Et dans ce cas, la population n’était-elle pas en droit d’être avertie contre leurs conséquences ? Pourquoi les images satellites ? Pourquoi donc les observatoires météo, si l’on ne sait pas informer une population contre les conséquences de ce choc frontal entre masses d’air chaud et sec venues de la péninsule Arabique et masses d’air froid venues d’Europe ? 
Pourquoi sous d’autres cieux fait-on évacuer des zones entières, quand des ouragans soufflent, et ne sait-on pas avertir des automobilistes que des trombes d’eau peuvent, en quelques minutes, arriver jusqu’à la portière, voire la vitre de leur véhicule, sur des routes formant des cuvettes naturelles ? 
Et c’est exactement ce qui s’est produit hier, en milieu d’après-midi. L’une des zones les plus affectées par les inondations semble être le Metn, où des dégâts matériels considérables ont été signalés, comme les montrent les spectaculaires photos placées sur Facebook. Voitures submergées et abandonnées par leurs propriétaires, équipements noyés sur les chantiers de construction, maisons inondées, tout crie l’imprévoyance, comme le montrent les clichés spectaculaires de Nicolas Fadel, un habitant du Metn, que nous reproduisons avec son aimable autorisation. 
Parallèlement aux inondations, la foudre accompagnant les orages a déconnecté les centrales de Zouk, de Jiyeh et de Deir Amar du réseau de distribution, privant de courant des régions entières, ou provoquant des coupures successives du courant, fatales aussi bien pour l’électroménager domestique que pour les installations sophistiquées et coûteuses des médecins. Les courants provoqués par les pluies ont, dans un cas en particulier, à Zikrit, emporté deux voitures. 
Pour aujourd’hui, la météo prévoit la poursuite des intempéries avec des orages localisés, des périodes de pluie intermittentes et une baisse du thermomètre. En montagne, l’apparition du brouillard ralentira la circulation. Mais les orages foudroyants ne seront plus au rendez-vous des deux journées suivantes.

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