The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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March 30, 2010

March 30, 2010 - L'Orient le jour - Hariri à Sofia : Nous nous opposerons de manière ferme à toute tentative de torpiller le tribunal

Par Michel TOUMA

Visite officielle Au cours d'une conférence de presse tenue à Sofia à l'issue de son entretien avec son homologue bulgare, le Premier ministre Saad Hariri a répondu implicitement à ceux qui brandissent la menace de troubles si le tribunal international poursuit sur la même voie qu'il semble s'être tracée. « La vérité (sur les assassinats) est un paramètre important pour la stabilité », a-t-il affirmé, inversant ainsi l'équation de ceux qui prêchent le contraire.

En visite officielle à Sofia depuis dimanche après-midi, le Premier ministre Saad Hariri a eu hier, lundi, des entretiens au pas de charge avec le président de la République bulgare, Georgi Parvanov, le Premier ministre, Boyko Borissov, la présidente du Parlement, Tsetska Tsacheva, avant de conférer en soirée avec les ambassadeurs arabes accrédités en Bulgarie et les membres de la communauté libanaise, lesquels lui ont réservé un accueil particulièrement enthousiaste. En début de soirée, vers 20 heures, M. Hariri a regagné Beyrouth.
Les réunions tenues hier par le chef du gouvernement avec les dirigeants bulgares ont été principalement axées sur des dossiers politico-sécuritaires, tandis que parallèlement, les hommes d'affaires libanais, qui ont accompagné M. Hariri lors de sa visite, rencontraient les représentants du secteur privé bulgare afin d'examiner dans le détail les opportunités du renforcement des relations économiques bilatérales, notamment en ce qui concerne les possibilités d'investissements de part et d'autre. Ce volet de la coopération a d'ailleurs été largement discuté lors des entretiens officiels de M. Hariri avec son homologue bulgare, Boyko Borissov, qu'il a qualifié d'« homme pragmatique, qui désire agir rapidement afin de renforcer la coopération économique » entre les deux pays. Dans le cadre de sa nouvelle politique d'ouverture tous azimuts avec la Turquie et le monde arabe, la Bulgarie souhaite en effet que le Liban, particulièrement M. Hariri, mette à profit son vaste réseau de contacts et d'amitiés pour lui servir de tremplin en direction du Golfe.
En sus de ce volet économique, il a été également question de coopération au niveau de la lutte contre le terrorisme. Une question qui était d'ailleurs d'une brûlante actualité après les attentats de Moscou que les deux Premiers ministres ont vivement stigmatisés au cours de la conférence de presse conjointe qu'ils ont tenue en fin de matinée au terme de la réunion de travail qui a groupé les deux délégations au siège de la présidence du Conseil bulgare, située à quelques mètres seulement de la présidence de la République et de l'hôtel Sheraton où logeaient M. Hariri et l'ensemble de la délégation libanaise.
Cette conférence de presse a fourni l'occasion au Premier ministre d'adopter une attitude ferme au sujet de l'évolution de l'action du Tribunal spécial pour le Liban (TSL). À une question de L'Orient-Le Jour sur les informations et les déclarations mettant en garde contre des troubles et un dérapage sécuritaire au cas où le Tribunal poursuivrait son action sur la voie qu'il semble s'être tracée, M. Hariri a déclaré : « Les forces de l'ordre, l'armée et les Forces de sécurité intérieure sont parfaitement en mesure de préserver la sécurité des Libanais. Toute tentative de porter atteinte à la sécurité du Liban sera réprimée d'une main de fer par les forces militaires et par le gouvernement d'union nationale. Il ne saurait être question de mettre en danger la sécurité du Liban. Nous nous opposerons de manière stricte et ferme à toute tentative de torpiller le tribunal international ou de porter atteinte à la sécurité du Liban. »
M. Hariri a mis l'accent dans ce cadre sur la « grande crédibilité » dont jouit le TSL au Liban. Et de souligner sur ce plan : « Le Liban a demandé la formation de ce tribunal car nous voulons connaître la vérité et savoir qui a assassiné tous les martyrs du Liban, de Rafic Hariri à tous ceux qui sont tombés du fait des assassinats durant la révolution du Cèdre. Ce tribunal œuvre avec sérieux en se basant sur les preuves et les faits afin de tourner cette page noire de l'histoire du Liban. La vérité (sur les assassinats) est un facteur important pour la stabilité au Liban afin que les esprits se calment et que l'on sache la vérité sur la série d'assassinats qui se sont étalés sur trente ans. Enfin, il existe un tribunal qui jugera ceux qui ont tué et qui ont assassiné pour des raisons politiques et terroristes, et nous accepterons tout verdict prononcé par le tribunal. »

La lutte contre le terrorisme
Après avoir, par ailleurs, vivement stigmatisé les attentats de Moscou et présenté ses condoléances au peuple et au gouvernement russes, M. Hariri a souligné que ces attentats mettent en relief « l'importance d'une coopération dans la lutte contre le terrorisme qui ne connaît ni frontières ni religion ». En réponse à une question sur le fait de savoir si ses entretiens avec son homologue bulgare avaient porté sur la coopération sur le double plan sécuritaire et de la lutte contre le terrorisme, M. Hariri a déclaré : « La lutte contre le terrorisme est un devoir pour tout État qui désire se débarrasser du terrorisme. Des réunions auront lieu à l'avenir (entre le Liban et la Bulgarie) afin de développer nos relations bilatérales, notamment dans le domaine de la lutte contre le terrorisme. »
Le Premier ministre bulgare a déclaré de son côté à ce sujet : « Lorsque les chefs de gouvernement entreprennent d'échanger des informations, cela signifie que les services de sécurité des deux États coopéreront également entre eux avec le même sérieux. »

La paix et la coopération économique
Au début de la conférence de presse, M. Hariri avait évoqué le volet politico-diplomatique de sa visite à Sofia, soulignant que la Bulgarie, en tant que membre de l'Union européenne, « peut mettre l'accent sur la nécessité d'aller de l'avant dans le processus de paix ». « Les gens ont tendance à oublier que la situation au Proche-Orient n'influe plus uniquement sur la zone géographique de la région, a-t-il déclaré. Les retombées de l'échec diplomatique des efforts visant à aboutir à un règlement du conflit arabo-israélien se feront ressentir sur la vie de chacun de nous, au Proche-Orient, en Europe et dans le monde entier. La raison en est très simple, à savoir que chaque fois qu'une nouvelle colonie est construite à Jérusalem-Est, une nouvelle personne extrémiste apparaît. À chaque fois que nous échouons à rassembler les factions, nous réussissons à éloigner une personne modérée, et les résultats ne peuvent qu'être catastrophiques. »
De son côté, le Premier ministre bulgare a relevé que la position de son pays est similaire à celle de l'Union européenne concernant la nécessité d'une solution juste en vue d'aboutir à une paix au Proche-Orient et en ce qui concerne aussi « le programme nucléaire iranien qui suscite des appréhensions au niveau de l'UE et des États-Unis ».
Au plan économique, le chef du gouvernement bulgare a débuté son intervention, lors de la conférence de presse conjointe, en soulignant que « la famille Hariri est connue à travers le monde arabe ; et la visite du président Hariri en Bulgarie est suivie par le monde arabe car le Liban joue un rôle pivot dans le rétablissement de la confiance et dans le flux d'investissements du Moyen-Orient vers la Bulgarie ». « Nous sommes heureux d'avoir la possibilité aujourd'hui de concrétiser ce qui avait été évoqué par le passé lors de la visite du père du président Hariri, le président Rafic Hariri, en Bulgarie il y a quelques années. Aujourd'hui, nous pouvons progresser sur la voie d'une application concrète. »
Après avoir réaffirmé la volonté de son pays d'« attirer les investissements, ce qui est très important à l'ombre de la crise économique », Boyko Borissov a mis l'accent sur la nécessité d'une coopération entre les deux pays pour « protéger le secteur privé », indiquant que son gouvernement encouragera les entreprises bulgares à « participer à la reconstruction du Liban pour ce qui a trait au secteur de l'électricité ». Et d'ajouter que son pays a « négligé au cours des dernières années nos relations traditionnelles avec le monde arabe ». Précisant qu'il fallait dépasser cette phase, le chef du gouvernement bulgare a affirmé que les entretiens des dernières vingt-quatre heures avec M. Hariri « nous donneront des clés supplémentaires pour notre coopération avec le monde arabe, et cette visite aura un écho au niveau du monde arabe et facilitera nos contacts avec lui ».
Pour sa part, M. Hariri a déclaré qu'après son adhésion à l'UE, la Bulgarie est « dans une situation qui lui permet de développer ses potentiels économiques ». « Il existe suffisamment de points communs entre nos deux économies pour développer des relations plus étroites dans l'intérêt des deux pays », a-t-il ajouté, précisant que les hommes d'affaires bulgares peuvent bénéficier d'opportunités d'investissements au Liban « dans les domaines de l'électricité, des ressources hydrauliques, du réseau routier, des télécommunications et de l'immobilier ». Et le Premier ministre de conclure en soulignant que le Liban bénéficie d'un « réseau de relations avec plusieurs pays arabes, et nous œuvrerons à encourager ces pays à connaître la Bulgarie, de même que nous ferons connaître le monde arabe à la Bulgarie ».

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