The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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October 4, 2014

L'orient le jour - La discrimination envers les réfugiés syriens au Liban pointée du doigt, October 04, 2014



Insultes, agressions et couvre-feux : les mauvais traitements subis par certains réfugiés syriens au Liban sont dénoncés par des ONG et donnent lieu à des passes d'armes dans un pays durement frappé par la guerre civile en Syrie.

Dans de nombreuses localités, il n'est plus rare de voir des affiches aux murs interdisant aux "étrangers", sous-entendu les Syriens, de "sortir après 20h00 locales" (17h00 GMT). De nombreuses personnes ont affirmé à l'AFP avoir été témoins de scènes de brutalité à l'encontre de Syriens. L'ONG Human Rights Watch a identifié au moins 45 municipalités ayant imposé un couvre-feu, appelant dans un communiqué vendredi à mettre fin "à ces pratiques qui favorisent un climat de discrimination et de stéréotypes à l'égard des Syriens au Liban".

Bien avant le conflit en 2011, les nombreux ouvriers syriens qui travaillaient au Liban étaient souvent traités avec un mélange de supériorité et de méfiance dans un pays qui a connu une tutelle de 30 ans de la part de son voisin.
Mais la guerre a fortement déstabilisé le petit pays méditerranéen qui accueille plus d'un million de réfugiés et se retrouve divisé entre partisans et détracteurs du régime de Bachar el-Assad.

"Ils prennent notre boulot"
Si beaucoup s'indignent de ces mesures, d'autres les justifient et appellent l'ensemble des réfugiés syriens, responsables selon eux de vols et meurtres, à "rentrer chez eux".
"Il faut mettre une limite aux Syriens car ils n'en connaissent pas", explique un responsable local dans la région du Mont-Liban (centre), sous couvert de l'anonymat. "Ils prennent le boulot des Libanais. Ce n'est pas grave si on leur donne des leçons de temps à autre", clame-t-il.

"Nous devons chasser du pays tout Syrien suspect", commente un internaute sur Facebook, tandis que des personnalités publiques sont allées même jusqu'à accuser les Syriens de créer des embouteillages, alors que le Liban est familier des bouchons depuis bien longtemps déjà.

Lara, 25 ans, fonctionnaire, a déclaré à l'AFP avoir été "choquée" lorsqu'elle a vu des policiers à Jounieh (20 km au nord de Beyrouth) frapper un Syrien dans la rue vers 21 heures après lui avoir demandé où il allait.
Quand la jeune femme s'est mise à crier, "ils ont arrêté de le tabasser et lui ont ordonné de rentrer chez lui", a-t-elle raconté. Le pire, selon elle, c'est quand les gens justifient de tels actes, ou affirment reconnaître un Syrien à la façon dont il est habillé, c'est-à-dire avec des habits bon marché. "C'est le summum du racisme", s'indigne-t-elle.

Richard Choueifati, entrepreneur, raconte qu'un ouvrier syrien qui travaillait pour son compte a reçu des coups de policiers locaux alors qu'il déménageait dans le nord du Liban. Les policiers ont ouvert sa petite valise, jeté ses affaires par terre et lui ont demandé ensuite de les ramasser et de rentrer chez lui. "Le lendemain, je l'ai conduit dans ma propre voiture pour qu'il puisse transporter ses affaires", raconte ce Libanais de 42 ans.



"Non au racisme"
De nombreux Libanais se sont insurgés contre de telles pratiques, et une page a été créée sur Facebook pour se solidariser avec les Syriens. Des Libanais y ont publié des photos d'eux-mêmes portant des pancartes avec les inscriptions: "non au racisme, non à la haine, arrêtez les couvre-feux" ou encore "excusez les racistes parmi nous". "Mon frère syrien, soit le bienvenu au Liban", pouvait-on encore lire sur une pancarte accrochée sur un pont de Beyrouth.



Selon HRW, les couvre-feux, en vigueur depuis un an, se sont multipliés après les affrontements entre l'armée et des jihadistes venus de Syrie en août dernier dans la localité de Ersal (est), proche de la frontière syrienne.
Ces combats sanglants inédits, durant lesquels une trentaine de militaires et policiers ont été pris en otage, dont trois ont été exécutés, ont fait craindre des scénarios similaires dans d'autres régions libanaises.

"Les autorités n'ont fourni aucune preuve sur la nécessité des couvre-feux (...) pour le maintien de l'ordre public ou de la sécurité au Liban", affirme le directeur adjoint pour le Moyen-Orient de HRW, Nadim Houry. "La seule conséquence (de cette mesure), c'est qu'elle entretient l'hostilité à l'encontre des réfugiés syriens", dit-il.

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