The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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November 25, 2010

L'Orient le Jour - Erdogan presses the Lebanese to agree on the STL - November 25, 2010


Le Premier ministre turc a entamé hier ses entretiens avec les responsables libanais, dans le cadre d'une visite de deux jours. À cette occasion, les deux pays ont conclu un accord de libre-échange.
L'importance de la visite entamée hier au Liban par le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, se mesure à l'aune du virage fondamental opéré par la diplomatie turque ces dernières années, notamment en direction du Proche-Orient.

Certes, M. Erdogan vient au Liban d'abord pour conclure un certain nombre d'accords bilatéraux et se concerter avec les responsables libanais sur les relations entre les deux pays et les questions intéressant la région.

Cependant, le récent développement des rapports entre Beyrouth et Ankara et l'évolution progressive du rôle turc vers davantage d'implication dans les questions régionales ont donné leur consistance aux propos tenus hier par M. Erdogan à l'issue de ses entretiens avec les principaux dirigeants libanais.
Mais c'est dans le Akkar que la visite de M. Erdogan au Liban a revêtu sans conteste son caractère historique, dans la mesure où c'était la première fois depuis l'ère ottomane qu'un dirigeant turc recevait un accueil populaire enthousiaste en terre libanaise, voire arabe.
L'importance symbolique de cet accueil tient aussi au parallèle qu'on est tenté d'établir avec celui qui avait été réservé dans la banlieue sud de Beyrouth et au Liban-Sud au président iranien Mahmoud Ahmadinejad, il y a un mois.
Le Premier ministre turc était arrivé en matinée à Beyrouth pour une visite de deux jours. M. Erdogan, dont l'avion a atterri à l'aéroport avec une heure et demie de retard sur le programme prévu, a été accueilli par son homologue libanais, Saad Hariri.
Peu avant son arrivée, une centaine de personnes, mobilisées par l'ensemble des partis arméniens, ont manifesté à l'extérieur de l'aéroport contre la visite, placée sous haute sécurité.
Lors d'un entretien à Baabda avec le président de la République, Michel Sleiman, M. Erdogan a souligné « la nécessité que le Liban reste stable au niveau politique et qu'il y ait une entente entre Libanais en vue de trouver une solution aux questions liées au Tribunal » spécial pour le Liban, selon un communiqué de la présidence. « L'objectif de la visite est de signer des accords bilatéraux et de (...) renforcer les liens entre la Turquie, la Syrie, le Liban et la Jordanie », indique par ailleurs le communiqué.
Ankara « œuvre en vue de contribuer à la préservation de l'unité du Liban », a par ailleurs affirmé M. Erdogan après une rencontre avec le président de la Chambre, Nabih Berry. « Nous nous tenons à égale distance de toutes les parties », a affirmé le dirigeant turc, qui s'est également entretenu avec M. Hariri.
Un responsable gouvernemental a affirmé à l'AFP sous le couvert de l'anonymat que M. Erdogan avait souligné auprès des dirigeants libanais la nécessité d'éviter une guerre civile qui pourrait se répercuter sur les autres pays de la région.
Mais selon notre chroniqueur diplomatique Khalil Fleyhane, le Premier ministre turc a eu droit à différents sons de cloche lors de chacune de ses rencontres. Ici, on lui a fait part du soutien à l'action du TSL, et là, on a réclamé la mise en échec pure et simple de l'acte d'accusation pour éviter la discorde sectaire au Liban. Entre les deux est apparue une troisième position, favorable à un ajournement de la parution de l'acte d'accusation.
À la veille de sa visite, M. Erdogan avait affirmé dans une interview au quotidien as-Safir qu'il ferait tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher l'éclatement d'un conflit interne au Liban. « Si des signes de guerre font surface, la Turquie et d'autres pays dans la région feront tout pour empêcher cette guerre », avait-il dit.

L'accueil du Akkar
En fin d'après-midi, M. Hariri et son hôte turc se sont rendus à Kouachra, une localité du Akkar habitée principalement par des Libanais d'origine turcomane. Des centaines de personnes venues du village, mais aussi d'autres localités de la région, sont venues accueillir les deux hommes.
Prenant la parole, le Premier ministre turc a souligné que « grâce aux efforts de Saad Hariri, les relations libano-turques sont devenues dernièrement un modèle à suivre à tous les niveaux de la solidarité et de la coopération ».
« En Turquie, comme vous le savez, nous avons annulé le visa entre les deux pays l'année dernière, et donc les deux peuples ont mis fin à un siècle d'abandon et se sont retrouvés après une longue séparation », a-t-il ajouté.
« Nous, les peuples de cette région, avons une histoire commune de travail les uns avec les autres, a poursuivi M. Erdogan. N'oubliez jamais que l'histoire nous a imposé la fraternité. Personne ne peut détruire cette fraternité et les liens d'amitié ou semer la discorde entre nous, personne ne peut faire refroidir la relation que nous partageons. »
Après avoir évoqué l'incident turco-israélien du printemps dernier, M. Erdogan a dit : « Le gouvernement israélien devrait être totalement conscient du fait que lorsque la paix et la stabilité régneront dans la région, il bénéficiera également de cette paix, et au cas où une guerre éclaterait, les perdants ne seraient pas seulement les peuples (arabes) de cette région, mais aussi le peuple d'Israël. Ainsi, je réitère mon appel au gouvernement israélien à présenter des excuses aux peuples de la région et à œuvrer pour la paix et la prospérité de la région. Nous demandons à Israël de cesser ses actes de provocation et de ne pas faire de l'ombre à la paix. Nous demandons aussi au monde et à l'opinion publique internationale de soutenir la paix et la sécurité. Cette région ne veut que la justice, le calme et la tranquillité. »
Et d'ajouter : « Le Liban est l'un des pays les plus beaux et les plus diversifiés dans la région. La paix, le calme et la stabilité transformeront le Liban en une étoile brillante, et nous en Turquie serons toujours aux côtés du Liban en tout temps et dans tous les domaines. »
Un accueil similaire a été réservé à MM. Hariri et Erdogan à Aïdamoun, un autre village du Akkar, où le Premier ministre turc a inauguré une école financée par Ankara. M. Erdogan a annoncé à cette occasion que la Turquie a déjà financé la construction d'un total de 55 écoles au Liban, dont 17 au Akkar.

Signature au Grand Sérail d'un accord de libre-échange
De retour à Beyrouth, MM. Hariri et Erdogan se sont rendus au Grand Sérail pour y poursuivre leurs discussions et superviser la signature d'accords entre les deux pays. Deux accords importants ont été conclus à cette occasion, l'un couronnant six ans de négociations sur le libre-échange et l'autre portant sur un projet de création d'une commission stratégique supérieure pour la coopération et la coordination bilatérales.
Après les cérémonies de signature, les deux responsables ont tenu une conférence de presse commune au cours de laquelle M. Erdogan a réaffirmé « le soutien total » de la Turquie au gouvernement d'union nationale dirigé par M. Hariri.
M. Erdogan s'est dit par ailleurs disposé « à faire tout ce qu'il faudra » pour aider à maintenir la stabilité du Liban, précisant qu'il s'était concerté à ce sujet au téléphone avec le président syrien, Bachar el-Assad, avant son arrivée à Beyrouth et qu'il se mettra en contact à nouveau avec lui après son retour à Ankara.
Un dîner a par la suite été offert au Premier ministre turc par M. Hariri, en présence de nombreuses personnalités, parmi lesquelles Amine Gemayel, Hussein Husseini, Nagib Mikati, Fouad Siniora, Walid Joumblatt et Samir Geagea.
Aujourd'hui, M. Erdogan doit s'entretenir avec des responsables du Hezbollah et inspectera le contingent turc au sein de la Force intérimaire des Nations unies au Liban-Sud. 

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