The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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September 9, 2014

L'orient le jour - Les réfugiés syriens personae non gratae dans des localités chiites de la Békaa et du Sud, September 09, 2014



Patricia Khoder




Depuis les événements de Ersal et l'enlèvement des militaires libanais dans le jurd de la localité par des militants de l'État islamique et du Front al-Nosra, les agressions contre les réfugiés syriens – majoritairement sunnites – se sont multipliées dans les localités chiites du Liban.

Ainsi, des tentes ont été brûlées à Talia et à Brital il y a une dizaine de jours. Samedi dernier, selon des témoins, des habitants de Taybé ont mis à nouveau le feu à des tentes de réfugiés. Effrayés par ces exactions, des centaines de déplacés ont quitté dimanche Rayak et Baalbeck pour s'installer dans des localités sunnites, notamment dans la Békaa.
Des ressortissants syriens ont été agressés et roués de coups dans la banlieue sud de Beyrouth, notamment sur la vieille route de l'aéroport.
À Hazmieh, non loin du rond-point Sayyad, un minibus appartenant à un Syrien a été brûlé et son chauffeur, ressortissant syrien, a été passé à tabac.

Dans une dizaine de localités de la Békaa, région qui compte plus de 430 000 réfugiés syriens, soit un peu moins de la moitié des déplacés qui se trouvent au Liban et dont le nombre a atteint les 1,1 million, les personnes dans les campements champignons ont été invitées à partir.
Plusieurs municipalités du caza de Baalbeck, notamment Ali Nahri, Chaat, Hoch el-Ghanam et Younine, démentent avoir elles-mêmes demandé aux réfugiés de partir, affirmant que ce sont certains habitants hostiles aux Syriens qui auraient proféré des menaces contre eux.
Dans le caza de Tyr, dans la localité de Bourj el-Chemali, le président du conseil municipal, Ali Dib, a donné hier un ultimatum de 48 heures aux Syriens pour démanteler le campement champignon constitué de plus de deux cents tentes dans sa localité. « Nous ne voulons pas de cellules terroristes chez nous. Nous ne les expulsons pas, mais nous sommes inquiets pour notre sécurité », a-t-il-dit. « Nous demandons à ceux qui les emploient de les loger, et ainsi les Syriens seront les bienvenus chez nous », a-t-il ajouté.

« Capacité réduite des localités libanaises »
Dans un entretien téléphonique avec L'Orient-Le Jour, la responsable presse du HCR au Liban, Dana Sleiman, a indiqué que l'organisation onusienne « est en contact permanent avec les autorités libanaises pour relocaliser les réfugiés déplacés », soulignant que « chaque localité du Liban a une capacité précise pour recevoir un nombre supplémentaire d'habitants ». Elle a aussi noté que « jusqu'à présent, l'on ne peut pas quantifier le nombre des réfugiés qui ont été obligés de partir », poursuivant qu'ils « ne sont pas très nombreux ». Mme Sleiman a rappelé que « 78 % des réfugiés enregistrés auprès du HCR sont des femmes et des enfants, et qu'ils sont là pour des raisons humanitaires ».


Dans une interview à la New TV, le ministre des Affaires sociales, Rachid Derbas, a indiqué qu'il « n'existe plus de raisons pour les Syriens de venir au Liban pour des raisons humanitaires car toutes les régions syriennes limitrophes au pays sont devenues désormais calmes, et nous n'accepterons pas d'accueillir des personnes venant de localités syriennes éloignées géographiquement du Liban ». « Il n'est pas question de rapatrier des réfugiés qui ne veulent pas rentrer chez eux, mais nous limiterons désormais les entrées au Liban », a-t-il poursuivi.



Dimanche, le Premier ministre, Tammam Salam, avait appelé les Libanais à « ne pas se livrer à des actes de vengeance ». « Les réfugiés syriens font partie de notre famille. Ils ont demandé notre aide et nous les assistons », avait-t-il souligné.

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