The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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September 29, 2014

L'orient le jour - Nouhad Machnouk propose de déplacer les camps de réfugiés de Ersal, September 29, 2014



Patricia Khoder




Le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, a proposé samedi de « déplacer les camps de réfugiés syriens qui se trouvent à Ersal ». Il a également indiqué que le ministère construira les nouveaux campements si le gouvernement approuve l'initiative.
La proposition n'a pas encore été discutée en Conseil des ministres. Elle pourrait, comme plusieurs autres concernant les campements champignons de réfugiés syriens, rester sans suite.

Les Nations unies avaient refusé la proposition du Liban de construire des campements de réfugiés dans le no man's land entre les frontières libanaise et syrienne, et cela pour préserver la sécurité des déplacés, leurs camps pouvant être la cible de bombardements en provenance de Syrie.



Le Liban pourrait, s'il le décide, construire seul ces camps de réfugiés, sans le soutien des Nations unies. Mais a-t-il la capacité de le faire ? Les camps de réfugiés comparables à ceux de Zaitari, en Jordanie, sont des villes immenses construites à partir de rien et ont besoin de centaines de milliers de dollars par jour pour assurer leur gestion.

Si le Liban choisit de construire de petits camps de réfugiés hors de Ersal tout en les maintenant en territoire libanais, il aura d'autres défis à relever. Le premier est d'ordre pratique. Il faudra avant tout trouver une municipalité qui accepterait d'accueillir un nombre supplémentaire de déplacés. Dans plusieurs villages du Liban-Nord et de la Békaa, le nombre de réfugiés syriens a dépassé celui des habitants. Dans d'autres localités, notamment chiites, le racisme contre les Syriens est à son paroxysme. Certains habitants y ont brûlé des tentes il y a une quinzaine de jours.

Interrogé sur ce dossier, le ministre des Affaires sociales, Rachid Derbas, a estimé dans un entretien téléphonique avec L'Orient-Le Jour que « le gouvernement libanais a mal géré, dès le début, le dossier de la crise syrienne ; et, jusqu'à présent, nous ne disposons pas de plan concret pour régler le problème des camps de réfugiés ». « Les ministres sont unanimes concernant tous les dossiers relatifs aux déplacés, à part celui des camps qui devraient leur être consacré. C'est dommage, mais au Liban, nous traitons certains dossiers sans aucune vision », a-t-il dit.

Prié de commenter les propos du ministre de l'Intérieur concernant le déplacement des réfugiés de Ersal, le ministre des Affaires sociales a expliqué que « M. Machnouk a proposé cette solution pour des raisons de sécurité ». « Il est impossible de garder des campements qui abritent 100 000 réfugiés dans une localité qui compte 35 000 habitants, d'autant que ces déplacés pourraient avoir des contacts avec des miliciens qui se trouvent dans le jurd de Ersal, a souligné M. Derbas. Ils mettent ainsi la stabilité de toute une région en danger. »



M. Derbas avait lui-même proposé, il y a quelques semaines, de loger les réfugiés syriens dans des roulottes afin qu'ils puissent se déplacer facilement pour rentrer chez eux, surtout si leurs maisons ont été détruites. « Chacun de nous a des idées. Il est nécessaire cependant pour régler le problème que tous les membres du gouvernement aient la volonté de le faire ; il faut aussi qu'ils aient une vision pour venir à bout de la crise des réfugiés », a-t-il poursuivi.

Il semble que les ministres du Hezbollah rejetteront la proposition de M. Machnouk. Le parti chiite refuse la construction de campements de réfugiés à la frontière libano-syrienne, alors que l'ancien ministre CPL, Gaby Layoun, a noté que le mouvement qu'il représente soutient l'idée de la construction d'un tel campement.

La partie directement concernée par l'initiative, à savoir les habitants de Ersal, soutient elle aussi le déplacement des réfugiés syriens hors du village. Le président du conseil municipal de la localité, Ali Houjeiri, a salué la proposition de M. Machnouk à condition que les réfugiés syriens ne se retrouvent pas dans la rue. « Il faut, a-t-il dit, les déplacer vers d'autres campements et suivre l'exemple de la Turquie et de la Jordanie en leur construisant des camps dans les no man's land. »



À la suite des événements de Ersal, des centaines de réfugiés ayant quitté les campements de la localité, pour rentrer en Syrie, sont restés plusieurs jours entassés dans des camions à la frontière entre la Syrie et le Liban. Hommes, femmes et enfants avaient passé plusieurs nuits à la belle étoile, dormant sur le macadam dans l'attente de rentrer chez eux.

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