The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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June 24, 2010

iloubnan - Torture au Liban une pratique banale, selon les ONG - June 24,2010

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Torture au Liban : une pratique "banale", selon les ONG
BEYROUTH, par Anne Ilcinkas | iloubnan.info - Le 24 juin 2010


Dessin: auteur inconnu/CLDH
A l’occasion de la journée mondiale de l’Onu pour les victimes d’actes de torture le 26 juin, des ONG libanaises organisent une chaîne humaine pour “ témoigner leur respect à ceux qui ont enduré l’inimaginable” vendredi. L'initiative sera suivie, le samedi, par une table ronde sur le Liban et ses engagements internationaux. Le pays, bien que signataire de conventions internationales contre la torture, n’a toujours pas pris les dispositions nécessaires pour les appliquer et la torture reste une pratique « banale » au pays du Cèdre. Etat des lieux.
“La torture est banalisée au Liban” constate Marie Daunay du CLDH (Centre libanais pour les droits humains). Pour sensibiliser les citoyens et les pouvoirs publics sur la question, l’ONG organise une chaîne humaine devant le Parlement vendredi 25 juin. Le lendemain, le 26 juin, Journée mondiale de l’ONU en soutien aux victimes de la torture, un collectif d’associations animera une table ronde, intitulée “ 2000/2010, le Liban a signé et ratifié la Convention contre la Torture et le Protocole optionnel de la Convention… Mais?” Mais le pays ne les applique pas.

“Le Liban a tendance à ratifier tout et n’importe quoi sans jamais rien appliquer, et la pratique de la torture demeure très répandue” constate Marie Daunay. La situation varie selon les différents services. Lors de son arrivée au ministère de l’Intérieur, Ziad Baroud a annoncé qu’il ne voulait plus entendre parler de torture dans les commissariats. Et effectivement, l’usage de la torture a diminué dans les services de police, selon les informations recueillies par le CLDH. Par contre, le centre des services de renseignements militaires relevant du ministre de la Défense et celui de la branche des services de sécurité interne sont réputés pour les mauvais traitements qui y sont infligés. “La torture est systématique dans toutes les affaires qui touchent à la sécurité de l’Etat", explique Marie Daunay, qui voit passer de nombreuses victimes dans le centre de réhabilitation du CLDH qui les accueille. “ Qu’ils soient accusés d’espionnage au profit d’Israël ou d’être des islamistes, tous nous racontent la même histoire : alors qu’ils subissent le supplice du "Ballanco" (suspension par les poignets attachés derrière le dos), une voix leur chuchote "vous pouvez continuer, vous pouvez arrêter". Cette phrase nous est rapportée depuis 1992 et jusqu'à nos jours, par l’ensemble des témoins.” Le CLDH a documenté la torture au ministère de la Défense de 1992 à 2005 et continue à le faire. Selon son rapport sur cette période, ce sont toujours les mêmes tortionnaires qui utilisent les mêmes techniques. “On a cherché à intervenir, explique la militante des droits de l’Homme, “on a envoyé au ministère la liste des tortionnaires. Mais la torture est pratiquée avec l'assentiment du gouvernement. Elle est un peu considérée comme un mal nécessaire. Comme si les tortionnaires devaient faire le sale boulot.”

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