L'Orient Le Jour - Afeiche lors d’un hommage : « Faire réussir un maximum de femmes aux municipales »

Wadad Chakhtoura était autant connue pour son action au niveau du syndicat des professeurs que pour son action en faveur des droits de la femme. Après sa disparition, c'est un vibrant hommage qui lui a été rendu hier à l'invitation de la Ligue de la femme active, en présence et sous le parrainage de la ministre Mona Afeiche. Étaient également présents le président du syndicat des enseignants Georges Saadé, l'ancien président du syndicat Antoine Raad et la présidente du Rassemblement féminin démocratique libanais Joumana Merhi. La séance a été présentée par la présidente de la Ligue des femmes actives, l'avocate Iqbal Doughan.
Mme Afeiche a déclaré avoir rencontré « Wadad la militante depuis dix ans environ, elle qui a toujours cru dans l'égalité, la liberté et la démocratie ». « Wadad, nous sommes face à une échéance municipale, a-t-elle lancé. Nous resterons solidaires afin de faire parvenir un maximum de femmes aux postes de décision. »
Joumana Merhi a beaucoup évoqué la « vision » de Wadad Chakhtoura, en tant que syndicaliste ou féministe. « Depuis le début de son chemin de lutte, Wadad avait compris que l'amélioration de la situation des femmes dépend du progrès de la société, a-t-elle dit. Les droits des femmes sont une partie essentielle des droits de l'homme, selon elle. Elle a beaucoup cru dans le travail des femmes, qui les aide à se débarrasser de la discrimination et renforce leur indépendance et leur productivité, tout en brisant l'image traditionnelle du rôle donné à la femme. »
Antoine Raad, pour sa part, a beaucoup parlé de l'itinéraire de la vie de Wadad Chakhtoura, qui allait de l'enseignement, à l'action syndicale, puis à la lutte pour les droits des femmes. « Ni son engagement syndical ni son action féministe n'ont jamais faibli, a-t-il dit. Je pleure pour ce pays, un pays qui fait souffrir ses enseignants et marginalise ses femmes. C'est une nation qui enterre son présent et condamne son avenir. »
Quant à Georges Saadé, il a qualifié Wadad Chakhtoura d'« école dans la lutte syndicale ». « Cette personne s'est donnée sans compter dans l'enseignement et dans les organisations féminines, a-t-il dit. Elle n'était jamais en marge du syndicat, mais elle a toujours été un des piliers de toute liste électorale formée, et l'un de ses atouts. Je l'ai toujours qualifiée de conscience du syndicat. »
Enfin, Mme Doughan a rappelé que Wadad Chakhtoura a toujours travaillé en faveur des droits ouvriers, de la démocratie juste fondée sur la volonté populaire, de l'abolition du confessionnalisme en faveur d'une nation moderne, des droits des professeurs et de l'égalité des droits entre citoyens et citoyennes.