The Lebanese Center for Human Rights (CLDH) is a local non-profit, non-partisan Lebanese human rights organization in Beirut that was established by the Franco-Lebanese Movement SOLIDA (Support for Lebanese Detained Arbitrarily) in 2006. SOLIDA has been active since 1996 in the struggle against arbitrary detention, enforced disappearance and the impunity of those perpetrating gross human violations.

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June 10, 2014

L'orient le jour - Le grand isolement des migrantes incarcérées, June 10, 2014

Faute de statut, les domestiques étrangères à la merci de leurs employeurs sont souvent victimes de dénonciation abusive et jetées en prison sans procès.
Betty, une jeune Éthiopienne de 30 ans, a confié sa petite fille à ses parents afin de travailler au Liban pour subvenir aux besoins de sa famille. Au début de son séjour, «tout roulait sur des patins» jusqu'au jour où, sous la menace d'un couteau, un voyou du coin l'oblige à ouvrir l'appartement de ses employeurs où il vole de l'argent. Betty dévoile sa peur, crie son désarroi derrière les barreaux: «Je n'ai pas volé. J'ai besoin d'argent, d'avocat pour me libérer. Je suis sans le sou, complètement délaissée... Aidez-moi. Je n'arrive plus à supporter. Le visage de ma fille me hante. Je pleure chaque nuit...» Safina, Camerounaise, enceinte de 6 mois, se dit elle aussi injustement accusée d'avoir dérobé un bracelet à son employeur.
La proportion de migrantes dans la population carcérale n'a fait qu'augmenter ces dernières années. Cela s'explique par la hausse du nombre des domestiques étrangères et leur placement obligatoire sous la tutelle d'un garant. Ce système lie ces femmes à leur employeur-garant dès qu'elles posent le pied sur le territoire libanais. Ainsi, si elles changent d'avis et décident de partir, même pour une raison légitime, elles perdent leur résidence légale et finissent par se faire «coffrer». Nombreuses sont celles qui, vivant dans l'illégalité et sans papiers, se retrouvent sous les verrous. Ces migrantes sont généralement transférées au centre de rétention de la Sûreté générale, secteur Palais de justice, sous un pont de l'autoroute qui mène vers la route de Damas. La majorité de ces détenues n'ont pas les moyens de se faire assister par un avocat. Elles passent des mois dans «les coulisses de l'enfer» lorsque les ambassades traînent à fournir les papiers nécessaires à leur expulsion du pays.
Détention provisoire, lenteur de la procédure, absence d'avocats, entraves à une justice équitable sont le pain quotidien des employées étrangères qui savent que leur séjour libanais se terminera à l'aéroport, où elles seront conduites, menottées, par les autorités responsables.

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